G. Doucet ou la laïcité à géométrie variable : mosquée bien, église pas bien !

Source [Boulevard Voltaire] : Des fois, comme ça, Grégory Doucet, maire écolo de Lyon, ne prendrait-il pas un peu les gens pour des imbéciles ? On pose ça là et on vous explique le pourquoi de cette question. Mercredi dernier, le très lointain et pâlichon successeur d’Édouard Herriot, bouffeur de curé comme on savait encore en faire en France au siècle dernier, participait à l’inauguration d’une mosquée dans le VIIe arrondissement de la capitale des Gaules en présence du préfet. En 2020, tout fraîchement élu, il avait posé la première pierre. Il était donc dans la logique qu’il coupât le ruban, les travaux achevés. Bronca à droite, à l’extrême droite et même un peu (mais pas trop quand même…) du côté de Renaissance. Le député européen Gilbert Collard, pas lyonnais pour un sou mais à l’esprit toujours affûté, résume ainsi la situation : « Le maire de Lyon, Grégory Doucet, accepte d'inaugurer une mosquée cette semaine, alors qu'il refuse de participer au Vœu des Échevins depuis son élection au nom de la pseudo-laïcité : quel racoleur de mosquée électorale ! »

 

Vœu des Échevins : tradition lyonnaise

Le Vœu des Échevins : de quoi s’agit-il ? En 1643, alors que Lyon était frappée par la peste, le prévôt des marchands (ancêtre du maire) et quatre échevins (ancêtres des conseillers municipaux) font le vœu de rendre hommage chaque année, le 8 septembre, à la Sainte Vierge si l’épidémie épargnait la ville. La promesse fut tenue jusqu'à la Révolution. En 1848, le cardinal-archevêque de Bonald décida de rétablir l’ancienne consécration de la ville à la Vierge. Les pouvoirs publics absents furent remplacés par des délégués des paroisses lyonnaises. Durant la Grande Guerre, dans un esprit d’Union sacrée et histoire de passer l’éponge après la période très anticléricale au tournant du XXe siècle, le conseil municipal fut invité à cette cérémonie religieuse et des places furent réservées aux représentants de la municipalité dans le chœur de la basilique de Fourvière où se déroule la cérémonie. Sous Vichy, la présence de la municipalité devint quasiment officielle. Après la Libération, il n’était pas question de poursuivre la coutume dans le sillage maréchaliste, notamment avec le maire radical Édouard Herriot. Néanmoins, ce dernier, qui tenait à entretenir des relations courtoises avec l’Église lyonnaise, dépêcha des membres de sa municipalité qui remirent le traditionnel louis d’or, la remise du cierge étant dévolue aux représentants des paroisses. La coutume devint ensuite quasiment tradition jusqu’à Louis Pradel (1906-1976), maire de 1957 à 1976, qui remit lui-même le louis, tout comme ses successeurs, jusqu’à Grégory Doucet, laïque de stricte observance qui veut peut-être donner des leçons en la matière au monumental Édouard Herriot, maire de Lyon durant 47 ans (on n'en souhaite pas autant aux Lyonnais avec Doucet, mais c'est à eux de voir…).

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