GPA : l’efficacité diplomatique du Saint-Siège

Source [Aleteia] : La reconnaissance par le Parlement européen de la GPA comme une traite humaine est une victoire pour la diplomatie du Saint-Siège après un combat mené dans l’ombre et dans les couloirs de Bruxelles. Le géopoliticien Jean-Baptiste Noé explique pourquoi la neutralité du Vatican ne signifie pas absence d’engagement.

 

Pour être efficace, une diplomatie doit être discrète, y compris dans ses victoires. La reconnaissance par le Parlement européen de la GPA comme “une traite humaine”, est incontestablement une victoire du Vatican qui travaillait en sous-main en ce sens. Il ne s’agissait pas d’intervenir directement, au risque de présenter l’opposition à la GPA comme étant uniquement une affaire de catholiques, mais de s’appuyer sur tous les leviers existants, les États, les parlementaires, les associations, afin de les faire converger vers le même but.

Recueil de témoignages et convergence

La force du Saint-Siège est de disposer d’un réseau d’experts et d’associations qui travaillent avec lui. Cette puissance réticulaire lui permet de savoir ce qui se passe, de mettre les personnes en relation pour les faire travailler ensemble et de faire converger vers Rome des personnes qui en sont a priori éloignées. C’est le cas d’Olivia Maurel, figure de l’opposition à la GPA, qui doit elle-même la vie à cette méthode de conception il y a plus de trente ans. Tout en se revendiquant féministe, favorable à l’avortement et aux unions de personnes de même sexe, des positions qui ne sont pas celles du Saint-Siège et du pape, elle a tenu à rencontrer le pape François parce qu’elle voit en lui l’un de ceux qui combattent le plus la GPA. Le pape a également reçu des membres de la Conférence de Casablanca qui réunit des spécialistes de plusieurs continents afin de contribuer à abroger les pratiques de la GPA. Si cette conférence n’est pas directement organisée par le Saint-Siège, celui-ci a facilité son organisation, en permettant la rencontre des membres et en lui donnant une aura médiatique grâce à la rencontre pontificale. C’est un travail de l’ombre, en sous-main, mais qui a contribué à assurer le succès de l’exercice. 

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