La vérification scientifique de faits allégués par les évangélistes contribue à rendre leurs écrits indubitables pour nous mais plus encore pour nos contemporains ayant pris la science comme maîtresse. Intérêt de la démonstration : la date de la mort de Jésus.

 

 

 

 

 

IL EST UTILE DE NE RIEN LAISSER DANS L'OMBRE, si l'on ose l'écrire en abordant la question des ténèbres du Vendredi Saint dont témoignent les Écritures... Car la vérification scientifique de faits allégués par les évangélistes contribue à rendre leurs écrits indubitables pour nous mais plus encore pour nos contemporains ayant pris la science comme maîtresse ; ainsi, alors que nombre de chrétiens et même de prêtres, n'attribuent aux miracles accomplis pas le Christ qu'une valeur symbolique – soit pour moi aucune – l'on peut apercevoir immédiatement l'intérêt de vérifier la réalité objective de ce qui semble bien appartenir à la catégorie du miraculeux : ici ce que je ne puis que nommer le miracle de ces ténèbres du Vendredi Saint, c'est-à-dire l'extraordinaire concordance de la trajectoire d'un objet céleste inconnu avec le temps même de la crucifixion de Jésus.

Aux dires des évangélistes Matthieu, Marc et Luc, dès le midi de ce jour-là, soit pour eux la sixième heure, l'obscurité couvrit les environs de Jérusalem, et elle ne cessa que vers 15 heures : Environ à la sixième heure, le soleil s'éclipsa et la nuit se fit sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure (Lc XXIII, 44). Les trois synoptiques affirment en outre que le voile du Temple se déchira et Matthieu précise que la terre trembla (XXVII, 51). En effet, disent-ils, au moment où Jésus rendit son esprit à son Père, soudain le voile du Temple se déchira en deux, du haut en bas, la terre trembla et les rochers se fendirent et les tombeaux s'ouvrirent (Mt XXVII, 51-52). Même texte chez Marc (XV, 38). Saint Luc, déjà cité, corrobore Matthieu : Le voile du Temple se déchira par le milieu (XXIII, 45).

Jusqu'au XVIIIe siècle, personne ne doutait de l'entendement des évangélistes : mais l'ère scientiste dans laquelle nous baignons depuis si longtemps n'a pas manqué de plaisanter sur cette éclipse impossible . En effet, la Pâque juive correspondait au quatorzième jour de la première lunaison du printemps, ce qui signifie qu'alors la lune ne pouvait être, aux heures de l'après-midi, que de l'autre côté de la terre. On plaisantait donc sur l'astre de nos nuits sommé de faire l'aller-retour, juste pour associer l'univers à la Passion du Christ...

Mais nos évangélistes ne mentionnent pas l'étendue de l'espace terrestre concerné par le phénomène dont ils parlent : cela suffit-il pour dire qu'ils se sont laissé aller à quelque fantaisie de l'imagination en relatant l'événement ? Non, et Bossuet, qui s'était penché sur cette question, ne manqua pas de remarquer dans son Discours sur l'Histoire universelle : Les premiers chrétiens qui en ont parlé aux Romains [...] ont fait voir que, ni au temps de la pleine lune où Jésus-Christ est mort, ni dans toute l'année où cette éclipse fut observée, il ne pourrait en arriver aucune qui ne fut surnaturelle. Nous avons les propres paroles de Phlégon, l'affranchi d'Hadrien, cité en un temps où son livre était entre les mains de tous...

Ce passage découvert chez l'Aigle de Meaux éveilla la curiosité du général Hugues de Nanteuil : au tout début des années 80, il se livra, méthodiquement, à la chasse aux documents. Il en résulta un opuscule chez Téqui : il ne m'est arrivé entre les mains que vingt-trois ans plus tard ! Sur la Toile, d'autres informations ont quelque peu complété mon dossier si précieusement ouvert par le premier auteur.

 

Une éclipse de soleil si extraordinaire

 

Hugues de Nanteuil avait naturellement Phlégon en point de mire : mais si tout le monde le connaissait en son temps, il n'en est pas de même au nôtre. Ce fut dans un ouvrage érudit du XIXe siècle – Le Scriptorum græcorum bibliotheca de chez Firmin Didot – qu'il finit par le retrouver. Dans le tome III édité en 1849, une dizaine de pages parlaient de ce Phlegon Trallianus, ou Phlégon de Tralles en Asie Mineure. Esclave, il se retrouve à Athènes ou Rome : là, Hadrien l'affranchit. À noter que cet empereur, en 135, s'employa très efficacement à raser la ville de Jérusalem pour la remplacer par une cité romaine, Ælia Capitolina, et recouvrit le Golgotha d'une accumulation de gravats et déblais dont il fit une sorte de plateau afin d'y élever un temple dédié à Jupiter... Ainsi devait être effacé, selon ses vœux, le christianisme...

Que dit le païen Phlégon ?

 

[Fin de l'extrait] ...

 

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