IN PRINCIPIO erat Verbum " : voici que le Saint-Père nous offre un abécédaire thématique sur notre condition humaine . Ce " catéchisme " – substantif dérivé du grec katekhein, " enseigner de vive voix ", – s'offre à l'attention de nous tous, perçus par Sa Sainteté comme ceux " qui souffrent, qui doutent, qui espèrent ".

Ce ne sont pas des articles de foi liés à l'infaillibilité pontificale qu'offre cette sélection de 721 " pensées " plus ou moins brièvement formulées ; ce sont les réactions, au plus près de la foi et de la vie, d'un pontife, au demeurant faillible. Le paganisme grec enseignait que le Ciel et la Terre étaient nés de l'union de l'Amour et du Chaos ; on lit dans l'introduction à cet ouvrage que " le pape slave, sur le trône de Pierre, proclame sans faillir que la force, c'est le miracle de l'amour et que, sans celui que Dieu nous prodigue, nous sommes incapables d'aimer ". Sans cet Amour dont le sacrifice du Christ représente le suprême exemple, notre monde sublunaire n'est que chaos – sans majuscule.

Dieu a créé le monde, Il l'a confié à l'initiative humaine, là réside notre liberté. " La création a été confiée à l'homme non pour lui être une source de souffrance, mais pour constituer le fondement d'une existence créatrice. " À lui " de perfectionner tout ce qui est créé, que ce soit lui ou le monde. " C'est dans ce sens qu'il faut comprendre ce verset de la Genèse : " Emplissez la terre et soumettez-la. " Ce précepte s'adresse à l'homme, " seul sujet, seul point névralgique " de la création, seul être pour qui " cet appel à l'amour devient exigence de conscience : de l'esprit, de la volonté et du cœur ".

Son unicité ontologique devrait inciter l'homme à l'honneur, à l'effort. Chez trop d'entre nous, elle éveille un vain orgueil. " Vous serez comme les dieux qui connaissent le bien et le mal ", dit le Tentateur à Adam et Ève. Jean-Paul II voit là le point crucial de notre faiblesse – il n'est pas le premier –, savoir que " créé à l'image de Dieu et à sa ressemblance, l'homme a reconnu qu'il peut être “un dieu” lui-même ". Un orgueilleux égoïsme nous fait oublier la fécondité du regard sur l'autre. Or, " chaque homme, chaque nation, chaque culture, chaque civilisation doivent accomplir un rôle, tenir une place dans le plan secret de Dieu et dans l'histoire universelle du salut ". Nous qui sommes tous uniques n'avons pas de meilleur motif à œuvrer à la paix entre les nations !

 

Les nations dans le plan divin

 

Longtemps (depuis le XVIe siècle et Adrien VI), les papes ont été italiens. Pour des raisons politiques : le morcellement de la Péninsule qui lui interdisait la moindre hégémonie politique, rassurait le Très Chrétien, le Roi Catholique et Sa Majesté Apostolique. Or, en 1978, c'est un pape polonais qui est porté au trône de Pierre. Depuis le début des années 1970, la Pologne s'insurgeait (rappelez-vous les ouvriers de Gdansk), revendiquant liberté civile et liberté de conscience : le nerf de cette revendication, la tradition chrétienne installée en Pologne depuis mille ans. Les gars de Solidarnosc portaient à leur revers une image de la Vierge de Czestochowa. Le Souverain Pontife ne peut oublier ses racines et le cadre national dans lequel il a commencé son combat pour la foi. Nous sommes tous bornés par des données culturelles qui nous destinent à réagir selon des schémas préconçus, et il nous est " naturel ", parce que " culturel ", de témoigner de l'universel à travers la ferveur nationale. Ce cadre national, le pape polonais sait devoir le dépasser. Polonaises, les grèves de Gdansk ? Bien sûr. Mais, ajoute-t-il : " Ce qui commença à s'accomplir à Gdansk a une grande importance pour l'avenir du travail humain. " S'il affirme que la Pologne et son histoire complexe sont incompréhensibles " sans le Christ ", il regarde l'Europe qui, elle aussi, sans le Christ, est, ô combien, incompréhensible. Paul VI l'avait proclamé, qui la plaça sous l'égide de saint Benoît. Karol Wojtyla, originaire de l'Est, complète la tâche : " J'ai compris, écrit-il, la nécessité d'élargir ce “patronage” aux deux grandes figures d'apôtres slaves : Cyrille et Méthode, les saints frères de Thessalonique. " Pour lui, " tous les trois ont préparé notre temps et le millénaire révolu ". Au-delà de l'Europe, il y a le monde et le Pontife universel ne peut qu'appeler l'Esprit Saint à souffler sur lui tout entier : " Que Ton Esprit descende sur nous ! Qu'Il renouvelle la face de la terre ! "

 

La famille aussi dans le plan divin

 

Les nations sont composées de sociétés dont la plus étroite est la famille. Selon les cieux, ce sera la famille élargie ou la famille " nucléaire ". Dans l'un et l'autre cas, il y a autorité, respect, car hiérarchie. En grec, hiérarchie = ordre sacré. De l'enfant à son père et sa mère, du neveu à l'oncle, du petit-fils à son grand-père. On repense aux " cinq relations " de l'ordre confucéen, moins singulières qu'on peut le croire, si l'on se rapporte à la très romaine autorité du pater familias, régent absolu de sa maison, sinon de sa gens – sa race. Toutes les civilisations se sont bâties sur cet ordre, lui ont dû leur longévité. Le Chinois qui cultivait la paix dans sa famille était réputé contribuer à l'ordre de l'Empire. Pour essentielle qu'elle soit, cette vision n'est que partielle : elle néglige la personne. Il en va autrement de la famille chrétienne. Jean-Paul II : " Par essence, la famille, plus qu'aucune autre communauté sociale, a une structure personnaliste. Chacun de ses membres a son importance, non pas à raison de la fonction qu'il remplit, des ressources qu'il procure, mais parce qu'il existe. Qu'il est “homme”. " Et le Saint-Père d'affirmer, contre toutes les positions individualistes et libertaires qui dissolvent la société depuis la proclamation de l'hédonisme imbécile des Lumières : " La famille constitue la communauté la plus accomplie du point de vue des liens interhumains. Il n'y a pas de lien qui puisse réunir plus fortement des personnes que le lien marital et familial. "

" La crise n'a pas épargné la famille, poursuit-il, évoquant la dilution libertaire de nos sociétés, cette crise qui engendre tant d'offenses à Dieu est la cause de tant de malheurs et de mal. C'est pourquoi la famille est l'objet d'autant d'attention sensible et de sollicitude de la part de l'Église. " Cette sollicitude s'étend naturellement à l'homme en puissance qu'est l'enfant à naître – et ce n'est pas accessoire : " S'il est permis d'ôter la vie à un être humain au moment où il est le plus faible, alors on ne tue pas seulement un innocent mais encore les consciences. " On sait le respect que Jean-Paul II, fils aimant de Notre Dame, voue à la maternité ; il dit de la paternité : " C'est être responsable de la vie : d'abord pour la vie conçue dans le sein de la femme puis mise au monde pour que s'y manifeste un nouvel homme qui est le sang de votre sang, le corps de votre corps. Dieu qui dit : n'abandonne pas cette femme qui est ton épouse, dit en même temps : reçois la vie qu'elle a conçue. "

Sur le thème encore de la famille, j'aime la notion d'" église domestique " que fonde le sacrement du mariage et qui s'enrichit à mesure des baptêmes. La famille, comme l'Église universelle, " ne recrute pas des adhérents, [mais] reçoit de Dieu des enfants qu'elle a charge de faire entrer dans la vie de la Grâce ". Le chapitre s'achève sur cette formule :

 

Le “oui” à la vie conçue avec la responsabilité dans le mariage ; “oui” à la protection de la vie ; “oui” à la stabilité de la famille ; “oui” à la vie commune qui engendre la communion et favorise une éducation équilibrée des enfants […] ; ce “oui” […] naît de la foi sur le plan originel de Dieu. Cet apport authentique participe à la civilisation de l'amour, l'emporte sur la société de consommation et fait que la culture de vie l'emporte sur la capitulation devant la mort.

 

C'est dans sa famille que l'adolescent (celui d'aujourd'hui surtout) trouvera la " force de la conscience et du cœur, nécessaire pour ne pas avoir à subir la tentation de la résignation, de l'indifférence, du doute ou de ce qu'on appelle “errance intérieure” ". C'est sa famille qui doit être la mieux à même de respecter son " enthousiasme " (divine présence en chacun) et " la joie de vivre qui perpétue la joie originelle de Dieu lorsqu'Il créa l'homme ". Peut-on dire plus clairement comme la famille participe du plan divin ?

 

Le Saint-Père sollicite notre esprit comme notre cœur

 

Florilège étonnant que cet ouvrage, traduit par Christophe Jezewski et Charles-Henri du Bord — car de nombreuses perles nous viennent, inédites en France, du polonais. Allons d'une fleur à une autre, sachant la richesse de celles auxquelles il n'est pas ici possible de s'arrêter. Il faudrait disposer de centaines de pages, pour répondre aux sollicitations que ces fragments de textes à l'indiscutable cohérence générale, adressent à notre esprit comme à notre cœur. Le Saint-Père interpelle les artistes. " Personne, leur dit-il, ne peut comprendre mieux que vous, artistes, le pathos avec lequel Dieu, à l'aube de la création, contemplait l'œuvre de ses mains. " Et encore : " Chaque aspiration authentique contient en soi comme la trace du “souffle” dont l'Esprit du Créateur pénètre l'œuvre de création depuis le commencement. Dépassant les lois mystérieuses qui gouvernent l'univers, le souffle divin rencontre le génie de l'homme et éveille ses capacités créatrices. Il entre en relation avec lui par une sorte de révélation intérieure qui contient l'indice du bien et du beau et suscite en l'homme les pouvoirs du cœur et de l'esprit. " Divine communion en l'art, reflet de la Création ! Jean-Paul II rappelle l'" intuition prophétique " de Dostoïevski selon laquelle " la beauté sauvera le monde ". La beauté participe de la culture et concourt à l'enrichir : par elle " l'homme en tant qu'homme devient davantage homme, accède davantage à “l'être ”". Encore convient-il que l'artiste, résistant à la tentation, ne se croie pas thaumaturge : alors il est loisible de parler de " la lumière des œuvres humaines ", et d'affirmer qu'" un monde sans art risquerait d'être un monde fermé à l'amour " ! Un dernier mot sur le sujet, cette citation qui lie le beau et le bien et conjugue la tradition biblique avec le paganisme grec auquel notre culture doit tant : " Quand Dieu vit que ce qu'il avait créé était bon, il vit également que cela était beau. La relation entre le bien et le beau donne à réfléchir. Le beau est donc, en quelque sorte, visibilité du bien. Les Grecs l'avaient bien compris, eux qui, en réunissant ces deux notions, ont forgé un terme commun aux deux : kalokagathia, c'est-à-dire “beauté-bonté”. " Cette qualité concerne exclusivement l'homme dont, en Grèce, elle était le raffinement, personnel et social, suprême.

De l'art et de la culture que le beau et le bien enrichissent sous le souffle divin, le Saint-Père passe à la foi et à l'espérance. Étonnant ? Non : la foi reçue est une donnée culturelle. Il convient de l'assumer pour en faire un critère personnel : " Le problème fondamental est celui d'un passage de la foi héritée, reçue et plus affective qu'intellectuelle, à une foi consciente et pleine de maturité, intellectuellement approfondie après un choix personnel. " Choix difficile aggravé par le doute, l'orgueil, et qui ressemble pour chacun à un chemin de Damas ! La foi assumée trouve son prolongement dans l'évangélisation : elle " s'affermit lorsqu'on la donne ! ", assure le pape qui précise : " Ce qui me pousse à proclamer l'urgence de l'évangélisation missionnaire, c'est qu'elle constitue le premier service que l'Église peut rendre à l'humanité entière dans le monde actuel, lequel connaît des conquêtes admirables mais semble avoir perdu le sens des réalités ultimes et de son existence même. "

 

Et l'Église ?

 

Il est de bon ton de dénoncer l'Église. Pour les uns, elle est " réac " : ils avancent son refus de l'avortement, son refus du sacerdoce féminin, sa condamnation de l'homosexualité, quand ce n'est pas tout simplement son caractère autocratique ; pour d'autres, trop sensible à l'air du temps, elle multiplierait les concessions à toutes les modes. Il y a cent ans, sous le futur saint Pie X, on répétait le mot : " La barque de Pierre est menée à la gaffe… " À la veille de sa mort, en 1948, Bernanos, dans Nos Amis les saints, observait que seuls les saints n'avaient jamais (hum hum… et saint Bernard ?) émis de critiques sur l'institution confiée par le Christ à Pierre et à ses successeurs, pécheurs, comme vous et moi. Sans doute Jean-Paul II admet-il qu'on puisse émettre des critiques sociologiques sur l'institution, mais, sur le fond, il est inflexible :

 

Pour l'ensemble de la communauté du peuple de Dieu et pour chacun de ses membres, il ne s'agit pas seulement d'une “appartenance sociale” spécifique, mais l'essentiel est bien plutôt pour chacun une “vocation” particulière. L'Église en tant que peuple de Dieu est aussi, selon l'enseignement de saint Paul et admirablement rappelé par Pie XII, “corps mystique du Christ”. Le fait de lui appartenir dérive d'un appel particulier uni à l'action salvifique de la Grâce.

 

Cette vocation rédemptrice n'interdit pas à l'Église de baigner dans le siècle pour le bien du siècle : elle a toujours " développé une conception de la compréhension du monde où la connaissance propre à une époque donnée était inscrite dans une plus vaste vision du monde créé par Dieu et racheté par N.-S. Jésus-Christ. Ainsi un grand nombre de ses fils se consacrèrent à l'enseignement et à la recherche dans le but d'inculquer à des générations d'étudiants une vision globale de l'homme en y ajoutant d'une façon particulière une méditation sur les raisons eschatologiques de son existence ". J'entends ricaner les esprits forts : " Et Galilée ? " Je leur opposerai la vision qu'a de cet aspect de l'histoire un communiste chinois s'interrogeant sur les bienfaits de la religion en général et de l'Église romaine, en particulier. Pan Yuhe, s'il rappelle que Copernic et Galilée ont connu quelques problèmes, constate que c'est à l'Église que nous devons non seulement la conservation du savoir antique, mais encore la promotion de nombre de découvertes : il cite Vésale , Kepler, Newton. Chez tous, dit-il, " l'éthique religieuse était repère d'action et moteur de recherche ".

Je pourrais arrêter là ces considérations sur l'Église, avec ce salut d'un intellectuel communiste à sa vocation séculière. Je citerai encore cet acte de foi et d'espérance, de nature culturelle, lui aussi :

 

Quand l'Église entre en contact avec les grandes cultures qu'elle n'a pas rencontrées auparavant, elle ne peut pas laisser derrière elle ce qu'elle a acquis par son inculturation dans la pensée gréco-latine. Refuser un tel héritage serait aller contre le dessein providentiel de Dieu qui conduit son Église au long des routes du temps et de l'histoire. Ce critère vaut pour l'Église à toute époque, et il en sera ainsi pour celle de demain qui se sentira enrichie par les acquisitions réalisées par le rapprochement actuel avec les cultures orientales et qui trouvera dans cet héritage des éléments nouveaux pour entrer en dialogue de manière fructueuse avec les cultures que l'humanité saura faire fleurir sur son chemin vers l'avenir.

 

Message du pape voyageur : l'Église est du temps et hors du temps, elle est du monde et hors du monde. Le monde lui apporte, elle apporte au monde ; les athées eux-mêmes le constatent ; en témoignent les propos du Chinois Pan Yuhe.

 

Le mystère du mal

 

Bernard Bro écrit : " On hésite au moment de toucher au mystère du mal. On le porte en soi secrètement, à l'état de question, parfois de torture. Mais, quand il faut en parler, comment se sentir prêt . " Ce mystère du mal, Jean-Paul II ne pouvait l'esquiver. D'aucuns parlent du " scandale " du mal ; je préfère la notion de " mystère " qui évite la désignation hâtive de boucs émissaires ! " L'homme souffre, écrit le pape, à cause du mal qui est un certain manque, une limitation ou une altération du bien. L'homme souffre, en raison d'un bien auquel il ne participe pas, dont il est, en un sens dépossédé ou dont il s'est privé lui-même. " Suggestion négative, à quoi fait suite cette constatation : " La réalité du mal et de la souffrance constitue la principale difficulté dans l'acceptation de la vérité de la Providence divine. "

Le Souverain Pontife parle à son tour du " mystère " du mal. " Il y a dans le mal comme un mystère plus grand que l'homme qui dépasse son histoire et ses moyens d'action. " À considérer les efforts que l'homme déploie pour vaincre le mal – surtout de nos jours – on a l'" impression que ses interventions n'atteignent que les symptômes et ne vont pas assez aux causes, aux sources cachées du mal ". Et de préciser : " On oublie trop que celui-ci a non seulement une dimension physique mais une dimension éthique et que cette dernière est plus fondamentale. " Mais dans notre monde où la douleur sous toutes ses formes est dénoncée et pourchassée, il n'est pas une évidence d'affirmer que " celui qui souffre, le malade, est appelé à participer dans l'Église à la souffrance à travers laquelle la Rédemption s'est accomplie " et que " lorsque l'homme partage les souffrances du Christ – à n'importe quel endroit du monde, à n'importe quel temps de l'Histoire – il accomplit à sa manière la souffrance à travers laquelle le Christ a accompli la Rédemption du monde ".

Quelle foi ne faut-il pas pour accéder à cette explication et l'admettre. Je repense à Emmanuel Mounier qui, apprenant que leur petite fille ne se réveillerait jamais d'une encéphalite, écrivait à sa femme : " Quel sens aurait tout cela si notre petite n'était qu'un morceau de chair abîmée on ne sait où, un peu de vie accidentée, et non pas cette hostie qui nous dépasse tous, une infinité de mystère et d'amour qui nous éblouirait si nous le voyions face à face... " Foi surhumaine d'un père qui a la force de rendre grâce pour l'infirmité de son enfant ? Fin mot du mystère ? Jean-Paul II aurait pu dire à Mounier : " Dieu n'est pas un personnage absent du monde, satisfait d'être Lui-même Sagesse et Toute-Puissance. Sa Sagesse et Sa Toute-Puissance sont librement mises au service de la création. Si la souffrance est présente dans l'histoire humaine, sa Toute-Puissance ne pouvait se manifester que par la toute-puissance de Son humiliation sur la Croix. Le scandale de la Croix est la clé du mystère de la souffrance dont le défi est inséparable de l'histoire de l'homme. "

" Comprenne qui pourra ", dira-t-on avec saint Matthieu et l'effort n'est pas mince. Même si le pape ajoute – j'achèverai sur cette exaltation de la grandeur de l'homme dans l'amour de Dieu :

 

Quelle valeur doit avoir l'homme aux yeux du Créateur, s'il a mérité d'avoir un tel et si grand Rédempteur [que le Christ] ; si Dieu a donné Son Fils, afin que lui, l'homme, ne se perde pas, mais qu'il ait la vie éternelle ! Cette profonde admiration devant la valeur et la dignité de l'homme s'exprime dans le mot “Évangile” qui veut dire “Bonne Nouvelle”. Elle justifie la mission de l'Église dans le monde et même, peut-être plus encore, dans le monde contemporain. ! Cette admiration qui est en même temps persuasion et certitude – sans cesser de vivifier d'une manière cachée et mystérieuse tous les aspects de l'humanisme authentique –, est étroitement liée au Christ.

 

Ce " verbe " de Jean-Paul II, n'est pas toujours d'accès facile, mais il est remarquablement cohérent et ne peut que concourir à éclairer ceux qui ont vocation de porter témoignage de leur foi.

 

X. W.