Résumé : L'ambiguïté des théories créationnistes et évolutionnistes empêche d'engager le dialogue : on peut être en faveur de la création sans être créationniste, on peut être favorable à l'évolution sans être évolutionniste.

La science n'explique pas tout ; la Bible ne contredit pas la science, voici pourquoi le dialogue est possible entre science, métaphysique et foi.

 

 

 

FRANÇOIS PEDONE. — L'origine de l'homme et de sa destinée est au cœur des préoccupations communes des théologiens, des philosophes et des scientifiques. Il y a cent quarante-sept ans, Charles Darwin publiait son Origine des espèces par la sélection naturelle, une thèse qui n'en finit pas de nourrir les controverses, quand on pouvait la croire dépassée. Aux États-Unis, la polémique fait rage entre évolutionnistes et créationnistes. Quel est le fondement scientifique du darwinisme ?

 

FR. STEPHANE-MARIE BARBELLION.— Les premiers penseurs de la théorie de l'évolution auront été Lamarck et Darwin. Le premier expliquait les premières données des découvertes archéologiques par le transformisme : les girafes ont un long cou simplement parce que n'ayant plus d'herbe à brouter, elles se sont mises à brouter les feuilles des arbres et ont donc allongé leur cou pour pouvoir les atteindre. Ce qui a donné la célèbre maxime : Le besoin crée l'organe. Ce que Darwin apporte de nouveau, c'est la succession des espèces par la sélection, à savoir un combat dans un milieu donné de chaque espèce pour survivre . C'est un autre regard que celui de Lamarck : il y apparaît plusieurs espèces — certaines au long cou, d'autres sans : la plus adaptée va s'en tirer.

 

Sur quoi se fonde cette évolution ? Est-elle liée à une finalité intrinsèque ou à une certaine conception du hasard ? Jacques Monod considérait que le hasard était source de toute nouveauté, de toute transformation, et que l'homme n'était pas forcément le sommet de toute évolution mais pouvait disparaître au même titre qu'une autre espèce.

 

L'origine scientifique de la théorie de l'évolution aura été l'archéologie ; plus on va vers les couches anciennes, plus on découvre des fossiles, des squelettes ou des formes de vie simplifiées voire bizarres ou hypertrophiques, comme c'était le cas des dinosaures . Les scientifiques essaient donc aujourd'hui de classer toutes ces données en fonction des méthodes de datations dont nous disposons et de faire une sorte d'arbre généalogique de ces espèces. Monod , héritier de Darwin, a effectivement montré que les chromosomes sont le siège des mutations (le hasard) et de la stabilité (la nécessité) des espèces. Mais il a eu cette honnêteté intellectuelle d'admettre qu'il y a une certaine direction à l'évolution. Il reconnaît qu'il y a un ADN de plus en plus parfait à travers les temps aboutissant à celui de l'homme. Il parle d'un appareil téléonomique qui mène mystérieusement l'ADN vers un état de plus en plus parfait et non pas de plus en plus dégradé. Il reconnaît qu'il y a un ordre de perfection même s'il ne peut l'expliquer.

 

Peut-on distinguer aujourd'hui la théorie de l'évolution de ce qu'on appelle également l'évolutionnisme, et quels sont ses fondements idéologiques ou philosophiques ?

 

Certains penseurs ont fait une interprétation globalisante et absolue de la théorie de l'évolution : cela donne un positivisme et donc un scientisme et c'est ce que nous appellerons ici évolutionnisme. Julian Huxley, biologiste et eugéniste , invoquait déjà non pas la théorie mais les faits de l'évolution . Il affirmait que cette découverte rendait la croyance en Dieu inutile . L'univers pouvait engendrer lui-même la vie et tout pouvait s'expliquer simplement par cette seule évolution, seul moteur créateur et formateur de l'homme. Mais la théorie de l'évolution, c'est bien autre chose, épistémologiquement parlant.

 

Les présupposés de cet évolutionnisme ne sont-ils pas eux aussi fondés sur un certain matérialisme ?

 

 

 

 

 

[Fin de l'extrait] ...

 

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