Yannick Jadot prisonnier des dogmes indépassables des Verts

Source [Le Figaro] Yannick Jadot a remporté la primaire écologiste, à l'issue du second tour qui l'opposait à Sandrine Rousseau. Si l'eurodéputé semble incarner une écologie pragmatique, il devra malgré tout suivre la feuille de route du parti EELV, analyse l'essayiste Jean-Loup Bonnamy.

La victoire de Yannick Jadot à la primaire EELV peut sembler une bonne nouvelle pour l'écologie. En effet, la folklorique candidate Sandrine Rousseau avait une fâcheuse tendance à oublier les questions environnementales au profit de sujets sociétaux aussi passionnants que «la défense du corps des femmes et des racisés exploités par la violence du système économique» ou «la médecine communautaire» (c'est-à-dire le droit pour les femmes d'être soignées exclusivement par des femmes, pour les homosexuels d'être soignés par des homosexuels, pour les Noirs d'avoir un médecin noir…).

Yannick Jadot apparaît à la fois comme plus modéré, comme plus réaliste et comme un candidat plus sérieux et crédible que Sandrine Rousseau. Il apparaît aussi comme plus authentiquement préoccupé d'environnement et plus informé sur les questions écologiques. Sa victoire est une mauvaise nouvelle de plus pour Anne Hidalgo (déjà créditée pour l'instant d'un catastrophique 4 % dans les sondages), car Yannick Jadot risque bien de s'emparer du peu qu'il lui reste. Cette issue est peut-être même une mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron, car Yannick Jadot pourrait aussi mordre sur son électorat.

En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, il va s'adresser aux électeurs de la primaire EELV qui avaient choisi Sandrine Rousseau et sont aujourd'hui déçus. La parade de séduction a déjà commencé. Cette volonté de captation de «l'héritage Rousseau» pourrait bien se traduire par encore plus d'islamo-gauchisme, d'indigénisme et de tropisme LGBT dans le discours de Mélenchon, à l'opposé de ce qu'avait été son discours patriote et souverainiste de 2017. Signe révélateur, c'est la députée LFI Danièle Obono qui a ouvert le bal, dès les résultats de la primaire EELV connus, en déclarant : «les électeurs de Sandrine Rousseau auront un candidat en 2022 : Jean-Luc Mélenchon». C'est de bonne guerre, mais on comprend mal le but d'une primaire si les électeurs des candidats vaincus ne rallient pas le vainqueur mais le candidat d'une autre formation.

Retrouvez l'intégralité de l'article en cliquant ici