RATP : management à la dérive ou entrisme islamiste ?

Source [Atlantico] : Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, un chauffeur de la RATP insulte violemment une femme et la menace de viol. Une procédure disciplinaire est ouverte.

Atlantico : Y a-t-il un problème d'entrisme islamique au sein de la RATP ?

Guylain Chevrier : On connait surtout ce phénomène d’entrisme par le rapport parlementaire des deux députés, Éric Diard (Les Républicains) et Éric Poulliat (La République en marche), « Les services publics face à la radicalisation », publié en juin 2019. Ils avaient des mots assez forts pour dire l’état de la situation : « Le phénomène de communautarisme constaté au sein de certains dépôts de la RATP doit faire l’objet de la plus grande attention ». Au cours des dernières années, à intervalles réguliers, des incidents ont émaillé la vie de l’entreprise publique, comme celui concernant ce chauffeur de bus aujourd’hui : refus de certains machinistes de serrer la main des femmes, de toucher le volant après elles, autobus immobilisés pendant que des conducteurs font leurs prières, locaux communs privatisés par tel groupe, etc. Comme l’exemple rapporté en 2019 par le poète Kamel Bencheikh, selon lequel sa fille s’était vu refuser l’accès à un bus, car sa jupe avait été jugée trop courte par le conducteur, qui lui aurait dit : « T’as qu’à bien t’habiller ».  Les violations de la laïcité sont devenues légion. On peut voir qu’il n’est pas question de cas isolés, mais de manifestations qui reflètent une vision homogène, communautariste, qui s’exprime par une rupture avec les règles communes, au nom d’engagements religieux.

L'entrisme, c'est une stratégie politique ?

Pour Éric Poulliat, l’islam a progressivement fait son entrée dans cette entreprise. « Aujourd’hui, à la RATP, quand vous êtes musulman et que vous n’allez pas à la prière le vendredi, on va vous le dire. Il y a une volonté qu’il y ait une pratique de l’islam rigoriste », analyse-t-il auprès de l’Express. Une réflexion qui s’appuie sur un travail mené auprès des hauts cadres de l’entreprise, des managers, des syndicalistes. On a évoqué non seulement des exemples de comportements individuels contrevenant à la laïcité, mais « l’apparition d’un syndicat communautariste dans les élections professionnelles de certains dépôts. » Il s’agit du syndicat anti-précarité (SAP-RATP), renommé par des agents comme « le syndicat pour musulmans », indique le média, qui cite des propos tenus par Denis Maillard, dans son livre « Quand la religion s’invite dans l’entreprise, publié en 2017 »

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