Psychiatrie, terrorisme et violence : les nouvelles liaisons dangereuses que les autorités peinent à conceptualiser

Source [Atlantico] : Les autorités peinent à apporter des solutions face à la recrudescence de ces cas, de ces profils troubles entre les problèmes psychiatriques, le passage à l’acte violent et de potentielles revendications terroristes.

Atlantico : L’actualité récente a été marquée par de nombreuses agressions violentes posant la question de la prise en charge psychiatrique des suspects et de leurs motivations réelles. Un Malien de 32 ans armé d’un couteau et d’un marteau, souffrant de troubles psychiatriques, a blessé trois personnes à la Gare de Lyon. Comment expliquer ces difficultés des autorités à conceptualiser la psychiatrie et les motivations de passages à l’acte violent, parfois sur fond de terrorisme, et l’impossibilité d’apporter des solutions concrètes ?

Daniel Zagury : Je ne suis pas sûr, en l’occurrence, que l’affaire dont nous parlions révèle nécessairement les difficultés de la psychiatrie. L’assaillant arrivait d'Italie et n’avait jamais été pris en charge en France. On ne peut pas se contenter d’une sortie à l’emporte-pièce pour comprendre ce dont on parle. C’est pourquoi vous avez raison de parler de conceptualisation. Nous avons du mal à conceptualiser ce qui se passe sous nos yeux. Je n’aime guère la notion de “profil”, mais force est de constater que, pour l’ensemble, les vagues de terrorisme ont changé. Ainsi, nous avons un temps fait face à des sujets que l’on disait parfaitement normaux, très organisés, ayant fait ou faisant des études supérieures comme scientifiques. C’était il y a vingt ans environ, maintenant. Après quoi, il y a eu beaucoup de petits toxicomanes, affichant un passé de délinquant, qui ont pu chercher à se racheter une nouvelle forme de pureté à travers l’islam radical. 

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