Pourquoi le marché européen de l’électricité a-t-il fait grimper nos factures ?

Source [Contrepoints] : Et si l’approche libérale, en ce qui concerne l’électricité, ne convenait pas ? Et si concurrence et marché conduisaient à une augmentation des prix ? C’est à ces questions difficiles que s’attaque Michel Negynas.

La « libéralisation » du marché européen a fait monter les prix partout, et les a fait exploser en France. Cela ne devrait pas faire l’objet d’un article sur un media qui prône le libéralisme. Mais c’est un fait, cela s’explique aisément, et n’enlève en rien l’intérêt de la libre entreprise et de la concurrence pour générer du dynamisme et du progrès. C’est que l’électricité n’est pas un produit comme un autre.

 

L’électricité est en effet un des rares domaines où il n’est pas absurde de concevoir des acteurs monopolistiques, pour autant que les Etats leur imposent des objectifs clairs (sécurisation des livraisons à court et long terme, résilience aux aléas conjoncturels,) et des règles de gestion transparentes  autant sur les programmes d’investissements que sur la fixation des prix.

Marcel Boiteux, dans un texte publié sur la revue Futurible, daté d’avril 2007, (« Les ambiguïtés de la concurrence ») était revenu sur les principes qui avaient conduit à construire le groupe EDF/GDF, pour en conclure que la libéralisation du marché de l’électricité ne pourrait qu’augmenter le prix au consommateur.

On peut discuter du positionnement politique de monsieur Boiteux, mais on ne peut nier qu’il avait raison.

 

Ce texte est tellement pédagogique qu’il mérite qu’on s’attarde sur de nombreux extraits

« Les réseaux […] relèvent de la catégorie des « monopoles naturels ». (Pour distribuer deux fois plus de kWh sur 100 km², le coût est doublé si l’on s’y met à deux, mais il n’augmente que de 40 à 50 % si l’on est seul à développer des maillages sur le réseau existant : il coûte donc tellement cher de n’être pas seul, que le monopole est dit « naturel »)
[…]

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