Mais comment expliquer un tel fossé entre le dynamisme de la compétitivité américaine et la dérive de celle de l’Europe ?

Source [Atlantico] : Depuis 2008 et la crise des subprimes, le fossé n'a jamais été aussi grand entre l'économie américaine et celle du Vieux Continent

Atlantico : La compétitivité américaine est considérablement plus dynamique que ne peut l’être celui de l’Union européenne, en témoignent notamment les statistiques partagées par Jason Furman sur Twitter, qui s’attarde sur la quantité produite par personne en âge de travailler. Quelle est l’ampleur exacte de l'écart ?

Alexandre Delaigue : La situation est plus complexe qu’il n’y paraît. N’oublions pas que le solde commercial américain souffre d’un déficit beaucoup plus important que cela ne peut être le cas de l’Europe. Ceci étant dit, il est vrai de dire que la dynamique est plus favorable aux Etats-Unis qu’elle ne peut l’être à l’Union européenne. En l'occurrence, cela s’explique par plusieurs facteurs conjoncturels. La question énergétique, notamment, fait toute la différence en ce moment. Les Etats-Unis peuvent s’appuyer sur leur gaz naturel qui ne coûte rien ou presque. Dès lors, les coûts de l’énergie demeurent extrêmement bas. De son côté, l’Europe a perdu sa source de gaz naturel, qu’était la Russie, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Elle est donc condamnée à faire appel à des sources d’énergies beaucoup plus coûteuses. Tout cela n’est pas sans questionner les choix énergétiques européens, en particulier du côté allemand et belge, où il a été décidé de renoncer au nucléaire. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment, en l’état actuel des choses.

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