La secrétaire d’État à la jeunesse saisit l’inspection

Source [politis.fr] Sara El Haïry a demandé à l’Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche d'enquêter sur la Fédération des centres sociaux et socioculturels, après une rencontre avec 130 jeunes provenant de 45 centres sociaux.

La 10èmeédition projet « Réseau jeune » n’en finit pas de faire parler d’elle. À l’initiative de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), 130 jeunes de 15 à 20 ans, originaires de 45 centres sociaux français, se sont rassemblés à Poitiers du 19 au 23 octobre. Le sujet des débats : les Religions. Cette thématique avait été décidée il y a plusieurs mois déjà, par les jeunes, à l’issue d’un vote démocratique.

Mais les échanges qui en ont découlé, n’ont pas été du goût de Sarah El Haïly, secrétaire d’État, invitée à la dernière journée de débat. Celle-ci aurait visiblement préféré parler laïcité, République et amour de la patrie.

Au cabinet de la secrétaire d’État, le discours est clair : il y a eu quiproquo sur le thème. « On nous invite pour parler laïcité puis la Fédération change de discours, s’agace-t-on.

D’après nos informations, la thématique « Religions » ne pouvait être ignorée des services du ministère. Celle-ci apparaît à la fois sur le programme en ligne dès le 10 juillet dernier et porte même le nom très équivoque de « Oh my God ». Elle est mentionnée très distinctement dans le mail d‘invitation envoyé le 9 septembre par la Fédération à la ministre que nous nous sommes procurés. « Les jeunes souhaitent cette année travailler sur la question des religions », en gras dans le texte, y lit-on. « Nous serions ravis si vous acceptiez d'y participer et de débattre avec les jeunes. » La réponse tombe le 28 septembre signée d’Adrien Baron, chef de cabinet de la secrétaire d’État : celle-ci est « particulièrement sensible à cette invitation. (…) c’est très volontiers qu’elle accepte votre proposition ».

Mais deux jours avant son arrivée, « la préfecture a fait enlever un panneau sur lequel était inscrit "la France laïque mais pas trop" », nous explique le cabinet. Or, d’après la préfecture de la Vienne, il n’a pas été vraiment demandé d’enlever ce panneau, mais de le déplacer pour des raisons de communication de la secrétaire d’État. « Nous avons juste dit qu’il serait préférable que ça n’apparaisse pas dans le champs de la secrétaire d’État, mais nous ne sommes pas des censeurs, affirme-ton au cabinet de la préfète. Nous n’avons pas géré le contenu philosophique de la rencontre : la Fédération a eu carte blanche. »

Dans le gymnase réaménagé ce 23 octobre pour la rencontre avec Sarah El Haïly, les 130 jeunes sont répartis en plusieurs tables rondes, chacune a un porte-parole mais la parole qu’ils portent ne plaît pas à la secrétaire d’État une semaine après l'effroyable assassinat de Samuel Paty : « On fait le tour des tables et on s’étonne que chaque jeune nous demande des repas du substitution à l'école, de ré-autoriser le voile au lycée, certains disent même que les lois de la république, notamment celle de 2004 qui interdit le port du voile au lycée, sont islamophobes… On est très étonné que les animateurs puissent laisser dire ça », témoigne un membre du cabinet. « C’est vrai que ça nous a décoiffé », confie-t-on à la préfecture. Déjà on était dans le contexte des attentats mais en plus on arrivait d’une visite d’une mission locale ou deux Soudanais arrivaient d’un pays en guerre et nous avaient dit combien ils étaient heureux d’être en France. » Et là les jeunes se plaignent. L’incompréhension est totale.

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