La priorité non-prioritaire du gouvernement : la bioéthique

Une contradiction flagrante a émergé lors du discours du nouveau Premier Ministre, Jean Castex. Damien Abad et la Manif pour Tous ont réagi.

Damien Abad, parton des députés LR à l’Assemblée nationale, a répondu au Premier ministre en pointant ses contradictions. Alors que Jean Castex évoquait les priorités de son gouvernement, à savoir l’emploi, la sécurité…, le premier texte examiné sera celui sur la bioéthique :

Monsieur le Premier ministre, vous êtes à la tête d’un gouvernement pétri de contradictions, prisonnier de ses incohérences et contaminé par le « en même temps » présidentiel, qui crée la confusion et le trouble. Mais vous êtes aussi le chef d’une majorité morcelée, déboussolée et dépitée, qui déçoit tellement qu’au sein du groupe La République en marche les départs, les défections et les désertions se sont multipliés depuis trois ans, finissant par constituer un archipel hétérogène de petits groupes de macronistes morcelés, divisés, désorientés et désabusés aussi bien sur la méthode que sur le fond. Monsieur le Premier ministre, vous être le chef d’une majorité déracinée et déconnectée. […] Vous êtes également le chef d’une majorité qui vire la barre à gauche : il suffit de regarder l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour s’en rendre compte. Alors que vous nous assurez que votre priorité est la relance économique, votre majorité fait des pieds et des mains pour que le projet de loi relative à la bioéthique soit le premier texte que vous nous soumettiez en tant que Premier ministre, qui plus est, discuté en catimini fin juillet et sans vote solennel, comme si la priorité des Français était la loi relative à la bioéthique. Il s’agit là d’un gage donné à votre gauche, comme si vous préfériez éviter des turbulences au sein de votre majorité plutôt que d’apaiser les tensions au sein du pays. Cette majorité qui penche à gauche sera votre talon d’Achille. Vous serez en permanence tiraillé entre vos convictions de droite…

La Manif Pour Tous a également réagi, par un communiqué :

Soit ce texte est prioritaire pour le gouvernement et Jean Castex aurait dû en faire état dans sa déclaration, soit il ne l’est pas et son examen doit donc être reporté.

La déclaration de politique générale marque le coup d’envoi d’un nouveau gouvernement. C’est un temps fort au cours duquel le Premier ministre présente au Parlement sa feuille de route. « L’obsession » de Jean Castex, ce sont « les mesures à prendre sans délai » face à la crise économique et sociale qui est déjà là. Pas un mot du Premier ministre sur le projet de loi bioéthique et sur les mesures adoptées en commission spéciale sur la PMA sans père mais aussi la ROPA, antichambre de la GPA. Alors que la famille a montré toute son importance et son rôle irremplaçable lors du confinement, elle est également ignorée du gouvernement – aucun ministère ne lui est consacré -, passée sous silence, finalement plongée dans un angle mort des politiques publiques. Cette erreur n’est pas le simple fait de Jean Castex puisque le Président de la République n’a pas dit un mot non plus la veille, lors de son interview du 14 juillet : pas plus sur la politique familiale que sur le projet de loi bioéthique.

Comment expliquer cette ambivalence de l’exécutif qui a du mal à conjuguer les paroles et les actes. Le Président de la République et son Premier ministre ne cessent, à juste titre, d’appeler à la mobilisation pour la protection de la santé, l’emploi et le pouvoir d’achat. Voilà pour les paroles. Mais côté actes, la priorité est donnée au projet de loi bioéthique, qui ouvre notamment la PMA sans père, consacrant ainsi un droit à l’enfant et préparant la GPA. Or c’est pour ce texte que Jean Castex a été jusqu’à rallonger la session extraordinaire du Parlement !

 

Lire l'article en intégralité dans Le Salon Beige