La République, une question française
Article rédigé par , le 11 septembre 2008 La République, une question française

Au tournant de ce siècle, la France voit son identité menacée par un faisceau de facteurs qui concordent pour mettre en péril tout ce qui lui est cher : la victoire du libéralisme sur le socialisme, la construction européenne avec ses implications politiques, économiques et sociales, la mondialisation, le problème corse et généralement le déploiement des particularismes régionaux.

Ce qui est en cause : la souveraineté absolue -, expression jusque-là redondante mais qui ne l'est plus - ; l'Etat-providence et le service public à la française ; l'égalité en principe issue de l'uniformité ; et finalement, d'un seul mot, la république, dont on parle sans cesse par crainte de la perdre, comme si l'évocation et l'invocation pouvaient arrimer la chose dans l'épaisseur de la réalité.

 

Cette crise relève d'un face à face entre la république et la démocratie : la France s'est donné depuis longtemps des structures démocratiques, mais elle n'a jamais adopté véritablement l'esprit démocratique. Qu'est-ce que l'identité française, et pourquoi notre situation est-elle particulièrement redoutable ? De quelle manière s'opposent l'unité républicaine et la diversité démocratique, la défiance républicaine et la confiance démocratique ? A quelle constellation de la pensée politique appartient la république moderne, et cette inscription peut-elle permettre de mieux comprendre sa déstabilisation ? Cette déstabilisation correspond-elle à une marche du temps, autrement dit, faut-il voir là une évolution inéluctable

 

Chantal Delsol est professeur de philosophie politique à l'Université de Marne-la-Vallée, où elle a fondé le Centre d'études européen: Elle est aussi romancière l'enfant nocturne, Quatre (Mercure de France) et éditrice à la Table ronde.

http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2130515657/libertepoliti-21 0 0 0,00 Non 0,00 €