Et portae inferi non praevalebunt adversus eam
Article rédigé par Thierry Aillet, le 09 décembre 2021 Et portae inferi non praevalebunt adversus eam

 

Source [Thierry Aillet] Le modus operandi de toutes les tyrannies qui rampent ou s’étalent dans le monde n’est autre qu’une lente destruction des relations naturelles entre les humains, et leur substitution par des hyperliens propagandistes subversifs qui, en même temps qu’ils isolent les hommes entre eux, les soumettent à un pouvoir en apparence  bienveillant et charitable.

De la destruction des relations humaines nous en avons des preuves objectives. Depuis le fléau du divorce , principe même de l’annihilation de la famille au rififi idéologique (et là , force est de dénoncer la guignolesque parade de nos  politiques qui utilisent de façon éhontée l’argent public pour  gaver les ONG immigrationnistes, écologauchistes, islamogauchistes voire islamistes à travers les subventions versées aux Frères musulmans par les édiles soucieux de leur réélection .Force est de s’indigner des manœuvres  de l’Etat français  pour acheter à grand renfort de milliards, la paix sociale, la paix sanitaire, la paix frontalière, la paix des quartiers pour ceux qui la troublent et déloger ceux qui la font vivre ou pour régler leurs différends. Force est de résister et combattre ces écumeurs qui gouvernent par décrets et diktats comme aux heures les plus sombres de l’histoire moderne et contemporaine) qui transforme notre « coexistence » en un camp d’Agramant, que de preuves objectives nous avons de l’organisation subversive de la destruction des relations humaines. Et dans ce camp d’Agramant où ils se crêpent tous le chignon- pour rester décent-, où tout sentiment d’appartenance a disparu et les engagements durables se sont mus en éphémères promesses qu’il serait impensable de tenir sous peine de se faire épingler sur la boutonnière l’étoile infamante de réactionnaire, nous en avons à ne plus savoir qu’en faire de ces preuves objectives… Alors le tyran peut se présenter comme le dernier refuge qu’il reste à l’homme, s’il désire satisfaire son désir mal en point d’unité.

 

Mais, qu’est-ce qui distingue la tyrannie propre à notre époque d’une quelconque autre tyrannie d’hier ? Juan Donoso Cortés l’expliquait avec clairvoyance il y a un siècle et demi :

 « Dans le monde ancien, la tyrannie fut féroce et dévastatrice ; et cependant, cette tyrannie était physiquement limitée, parce que les États étaient petits et les relations universelles impossibles en tout point. Aujourd’hui, Messieurs, les voies sont ouvertes pour un tyran gigantesque, colossal, universel, immense…Il n’y a plus de résistances ni physiques, ni morales parce que tous les esprits sont divisés, et tous les patriotismes sont morts ».

 

Les stratégies de ce nouveau tyran universel qui fait de notre division sa principale force et son arme la plus empoisonnée sautent aux yeux : toutes convergent en la constitution d’un Nouvel Ordre Mondial caractérisé par une concentration de pouvoirs comme jamais à aucune époque de l’Histoire il n’en exista ; une concentration de pouvoirs en face de laquelle les États se transforment en marionnettes ou laquais et les communautés humaines succombent, victimes d’une ingénierie sociale inique.

Nous voyons, d’un côté, ce Nouvel Ordre Mondial coloniser les organismes et conférences internationales, inspirant et finançant les lobbies et programmes éducatifs qui redéfinissent constamment les droits de l’homme, inventent de chimériques « Déclaration des droits de l’arbre », décident arbitrairement de supprimer des mots pour en réinventer d’autres, poursuivent avec acharnement la destruction de notre civilisation en distillant la « cancel culture » ou le wokisme auprès de toutes les structures et tribunes ayant depuis des décennies confisqué à la famille, l’école ou l’Église le droit ( qui pourtant est un devoir) à la transmission. Toute cette mise en pratique de néantisation de nos racines est bénie par les instances telles que l’OMS, l’ONU ou l’Union Européenne, qui créent avec les milliards de Soros et consorts un mirage de consensus international qui finit par corrompre le langage politique et les lois. Dernier skud en discussion porté par la commissaire au Parlement européen (qui dit discussion dans cette instance, lorsque le sujet est présenté par la voix progressiste, dit décision à très courte échéance), la suppression du mot NOEL, l’effacement progressif des prénoms MARIE et JEAN en recommandant d’en éviter l’utilisation parce que discriminatoires !!!!

L’actualité de notre pays aujourd’hui en est aussi un criant reflet. Il y eut Le projet de loi sur la dénaturation du mariage et l’adoption d’enfants par des duos de même sexe qui en fut une dramatique conséquence. Les lois sur la PMA, celle à venir sur la GPA, le PASS sanitaire et la discrimination de ceux qui par objection de conscience refusent de se faire injecter un produit en partie conçu à partir de cellules dérivées d’embryons humains …et le retour de  Monsieur Castaner qui veut à nouveau inscrire au débat à l’assemblée nationale  une proposition de loi sur l’allongement du délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines,  la suppression de la clause de conscience pour les soignants  et permettre aux sages-femmes de pratiquer l’avortement instrumental que seuls les médecins ont le droit d’exécuter à ce jour. Monsieur Véran a clairement pris part en accusant les opposants au texte de ne « pas se soucier du bien-être des femmes ».

Les millions d’enfants à naître victimes de cet holocauste silencieux qu’est l’avortement et qui est sans doute le plus grand génocide que le monde n’ait jamais commis leur demanderont des comptes.

Mais sans doute viendra le temps où, pour éviter que ne vienne un soir tarauder la conscience de ces apprentis sorciers devenus maîtres du monde « l’œil était dans la tombe et regardait Cain » ils organiseront –puisque le COVID a fait la démonstration qu’on pouvait bâillonner, enfermer, mondialiser la résidence surveillée, injecter ou réprimer des millions d’humains sans provoquer l’émergence d’une fronde universelle- ils organiseront disais-je une opération « castration universelle des mâles ». Cette « castration universelle » aura le mérite d’éviter toute pollution en torpillant la natalité, de régler le problème de la maternité ô combien rétrograde, barbare et pure création de l’obscurantisme religieux, de régler à moindre coût   le problème de l’égalité des sexes, de « s’être soucié du bien-être des femmes » et sans doute que cela  permettra aussi de ne pas avoir à perdre son temps à trouver des solutions  à  la terrible inégalité qui veut que les hommes ne puissent pas être enceints...

Ainsi, le Nouvel Ordre Mondial impose une nouvelle et encore plus sibylline forme de tyrannie qui, à la différence de celles d’hier ou d’antan, n’agit plus à partir d’une sphère politique extérieure, mais modèle à ses plaisir et convenance (le fait du Prince… des ténèbres) la sphère intérieure ou la conscience des individus.

« Ce genre de pouvoir étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; […] il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger » écrivait Tocqueville en 1840.

 

 Alors nous voyons comment cet Ordre Nouveau, au moyen d’opérations spéculatives à hauts risques, s’empare des finances et domine la règlementation des crédits ; Pie XI dans son Encyclique « Quadragesimo Anno » prédisait :

 « Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l'argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par-là, ils distribuent en quelque sorte le sang de l'organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer. » (15 mai 1931).

Une telle domination économique a fini par convertir les états en pantins à son service, auxquels il ne reste plus d’autre issue qu’obéir aux ordres du Nouvel Ordre Mondial ; ce dernier spolie et soumet à des conditions de travail chaque fois plus indignes et humiliantes les communautés humaines. Et ces dernières, réduites à une masse amorphe, chloroformée, anesthésiée, et prisonnières de la panique, de la peur, finissent par voir dans cet Ordre-là l’unique salvation possible en face des calamités dont il a lui-même accouchées… Et nous retrouvons « Le songe de la Raison engendre des monstres », illustration prophétique de Goya dans « Les désastres de la guerre ».

De l’économique à l’éducatif, de l’anthropologique à la recherche médicale et à la gestion calamiteuse mais programmée du COVID, cet Ordre tyrannique n’a pas plus de visage que celui de ces soldats de l’Empire immortalisés par ce même Goya massacrant les insurgés de Madrid « El tres de mayo » lesquels se levaient contre l’occupant républicain. Napoléon poursuivait en Espagne sa persécution des catholiques et son projet de la mort de Dieu.  Pour mémoire, ce fut un bourbier sans nom pour les troupes napoléoniennes et le début de la fin de l’Empire. L’Histoire est un éternel recommencement dit-on !!!!!

Ce Nouvel Ordre Mondial renverse et prend le pouvoir des états, monopolise le pouvoir économique, contrôle l’éducation, administre les corps intermédiaires ; et de l’avortement à l’euthanasie, de l’utérus à la tombe, promeut une culture de mort qui aujourd’hui s’est mue en cancel-culture ou culture de l’inversion.

 

Comment aurions-nous pu imaginer il y a quelques années voir se rassembler des groupuscules haineux, manipulés par des cadres du planning familial encourageant la sodomie et vitupérant contre l’organisation d’un colloque international sur la Vie ; comment aurions-nous pu imaginer comme cela s’est passé encore à Madrid lors des JMJ, voir des activistes du lobby LGBTQ..  cracher sur des prêtres , insulter des jeunes catholiques en prière et promener un gigantesque phallus à l’effigie du pape Benoît XVI ;comment aurions-nous pu  imaginer  lors d’une manifestation familiale pour la vie, que des femmes à moitié dénudées, manipulées et cornaquées par la journaliste Mademoiselle Caroline Fourest, pussent impunément provoquer les réactions violentes qu’elles ne reçurent  pas, malgré toutes leurs tentatives,  hurlant des insanités scatologiques contre l’Église, allant jusqu’à asperger des enfants dans des poussettes au motif qu’elles n’acceptent pas qu’on puisse dire  «  Un papa une maman : on ne ment pas aux enfants » ; comment aurions-nous pu imaginer le retour des tribunaux du Salut public, de la police de la pensée et de l’Inquisition Robespierriste comme on a pu le voir dans cette parodie de « débat » sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, » à l’Assemblée nationale , puis la loi sur la PMA. Quant à la GPA, avant même que le projet de loi ne soit débattu pour être en toute vraisemblance voté par l’Assemblée Nationale, aucune voix ministérielle ou autorisée n’en interdit la promotion ni ne s’oppose à la marchandisation de l’enfant lors de biennales, de salons publics, par la diffusion de messages publicitaires sur nos canaux radiophoniques ou télévisés ou l’inondation des réseaux sociaux par les réseaux commerciaux sans oublier bien entendu sa banalisation dans les symposiums universitaires.

Le « black Friday » fut même l’occasion de solder l’achat d’enfants.

Mais la nature ne pourra que rappeler le fruit du plan divin : qu'on le veuille ou non, pour que naisse un enfant, il faut un homme et une femme. Jamais aucune loi ne changera cette irrémédiable réalité.

 Singulière conception de l'ouverture intellectuelle où la sacro-sainte tolérance n'a qu'un sens : celle de ses idées, à soi ! C'est le tableau inquiétant pour la démocratie qu'ont donné, les manifestations d’opposition violente de la part d’indigénistes, de racialistes, de décolonialistes qui sont la cinquième colonne de Messieurs les ministres Darmanin et Dupont-Moretti organisée en milices à la venue d’écrivains, philosophes ou essayistes à s’exprimer à l’Université, dans des salles de réunion publiques ou tout simplement à se déplacer pour présenter un livre. Les tombereaux d’insultes et de menaces déversées sur M. Éric Zemmour par les médias publics, relayés par des ministres en exercice, des rapporteurs de partis à priori respectueux de la liberté d’expression, des députés ou autre porte-parole du gouvernement squattant en permanence les plateaux télévisés,  les colonnes des quotidiens ,les micros des radios et même les revues à scandales qui sans vergogne font et défont la réputation des uns ou des autres (plus souvent d’ailleurs des uns que des autres) sont l’illustration implacable de la faillite morale de l’État qui  ne rehausse pas l’image déjà bien entachée d’un pays dont les élites faisaient leur cette apocryphe de Voltaire :  « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ». ». Le mensonge est leur arme qui faisait dire à André Chénier « Mentir est le talent de ceux qui n’en ont pas ».

Et que dire de leur complaisance et silence complice sur les exactions, violences, passages à tabac, prises d’otage, incendies du bien d’autrui et de son outil de travail provoquées par ces hordes de voyous indignes dont l’objectif d’interdire de circuler et de s’exprimer à qui ils décident impunément de le faire rappellent les pratiques des « chemises brunes » ou « gardes rouges » de Mao Zedong.

Cet Ordre Nouveau promeut un nouvel ordre anthropologique et va même jusqu’à établir une nouvelle religion syncrétique, fondée sur une adoration du progrès et une fausse philanthropie.

 Seule une institution, l’Église, prend le risque de s’opposer à cette prééminence ; une institution qui, paradoxalement, a aussi une vocation universelle, mais qui croit aux liens humains forts, et en la divine alliance qui les rend possibles.

Ce nouvel Ordre Mondial aujourd’hui a entrepris de la combattre avec acharnement sur tous les fronts jusqu’à l’infiltrer même, voire y dicter ses conditions et stratégies dévastatrices.

Mais voilà, « Heureux ceux qui, possédant la vérité, continuent à la chercher pour la renouveler, pour l’approfondir, pour en faire don aux autres : ils sont l’esprit et la raison d’être du Parvis des gentils » (Benoît XVI Noël 2009)

Et il est écrit : Tu es Petrus, et super hanc Petram aedificabo Ecclesiam meam, et portae inferi non praevalebunt adversus eam. (Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’Enfer ne prévaudront point contre elle).

 

                                                        Thierry Aillet

               Ancien Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique d’Avignon.