Crèches islamiques en France
Article rédigé par Louis Moulin, le 19 octobre 2017 Crèches islamiques en France

source[Breizh-Info.com]

18/10/2017 – 06h45 Paris (Breizh-info.com) – L’immigration et l’islam se sont retrouvés au cœur du débat des législatives autrichiennes. D’après les premiers résultats, elles auraient été remportées par les conservateurs chrétiens (ÖVP) et la droite nationale (FPÖ) qui pourraient s’allier pour gouverner. Avec 130.000 demandes d’asile en 2015 et 2016 qui émanaient pour l’essentiel de musulmans – sur 8.7 millions d’habitants en tout et 300 djihadistes, un des plus forts contingents rapportés au total de la population, l’Autriche se demande si ses immigrés musulmans se sont si bien intégrés que ça.

Début 2016, l’université de Vienne a établi qu’une cinquantaine de crèches privées seraient en lien avec des mouvances conservatrices de l’islam – proches du gouvernement turc, du salafisme, ou tout simplement rigoriste. Ednon Aslan, auteur de l’étude, estime que « dans ces structures les enfants ne sont pas confrontés à la diversité des points de vue. Ce manque d’altérité les pousse à considérer leur religion comme la meilleure et les isole du reste de la société ».

Pis, dans ces crèches, les enfants sont embrigadés dans l’islam alors qu’ils ne sont pas encore en capacité de réfléchir. Le problème est particulièrement aigü à Vienne, un fief gauchiste du SPÖ : un habitant sur deux y est né à l’étranger, et la gratuité des crèches de 2 à 6 ans sans augmentation des structures municipales a contribué à créer un marché opaque avec des jardins d’enfants souvent créés plus pour des raisons communautaires ou d’opportunité que par réelle volonté d’éduquer les enfants. Les conservateurs autrichiens ont promis durant leur campagne de fermer ces crèches qui posent problème.

Ces crèches existent dans d’autres pays, notamment en Angleterre. Ainsi, une page spécialement dédiée aux expatriés de religion musulmane à Leicester indique que « beaucoup d’infrastructures Musulmanes existent (Madrassas, Mosquées, Instituts et Academies, écoles…), dont des crêches Musulmanes. Certaines ont un programme « Islamique » (apprentissage de du3as [les invocations pour toutes les occasions de la vie, y compris quand on change de côté en dormant]), d’autres sont seulement des crèches tenues par des Musulmans ». Suit une liste d’une bonne douzaine d’écoles, dont plusieurs crèches.

Une école maternelle Montessori à Champigny-sur-Marne accollée à une mosquée

En France, il existe des collèges, des lycées et des écoles maternelles musulmanes, mais officiellement pas de crèches. En cherchant un peu, on trouve cependant mention de l’une d’elles à Champigny (94) ouverte en 2015. Il s’agit en fait d’une école maternelle musulmane, l’Olivier des Enfants, tenue par une directrice qui arbore un voile noir bien rigoriste, Inasse Bensassi. L’école adopte la pédagogie Montessori – il eût été curieux, du reste, qu’elle suive le cours Sainte-Anne.

L’ancrage musulman est très clair : « dans son fonctionnement, l’école, elle, est rattachée à la mosquée des Boullereaux installée à la même adresse, et au centre Iqra qui propose des cours d’Arabe enfants et adultes et des cours de religion », explique le média indépendant 94citoyens. Mosquée située dans un quartier très sensible – où des dealers avaient mis en coupe réglée tout le quartier, qui se taisait et payait – qui ne connaît pas la crise : en 2016, alors qu’elle essaie de forcer la mairie à accepter son agrandissement, l’école a 87 élèves – malgré un coût de 200 € par mois et par enfant – et le projet prévoie qu’il y en ait 400.

L’enseignement religieux était éludé au moment de l’ouverture et planqué par la direction de l’école sous l’aspect ludique : « Dans le Coran comme dans la méthode Montessori, on laisse l’enfant apprendre à son rythme. Si un enfant évolue dans un cadre familial religieux, il peut avoir envie d’apprendre une sourate ; dans ce cas, il l’apprend de façon personnalisée et ludique ». Il n’en reste pas moins qu’accolée à une mosquée et à un centre « culturel » islamique, l’école ne peut guère être neutre sur le plan religieux.

Laurent Jeanne, président du groupe d’opposition LR/UDI avait mis sur la table du conseil municipal le sujet des soutiens étranges de l’école et de la mosquée des Boullereaux : «  Nous nous interrogeons sur la nouvelle demande d’extension de cet établissement. Que font des hommes adultes le vendredi en fin journée, alors qu’il n’y pas de cours pour une école maternelle entre 17H et 23H ? Quelle parole viennent chercher ces visiteurs qu’ils ne trouvent pas en Seine Saint- Denis ou en Val d’Oise où ils résident? Nous nous interrogeons alors que ces derniers jours, la justice instruit le procès de la filière des djihadistes de Champigny liés à la mosquée de Villers sur Marne. En effet, il apparaît que l’imam d’Aubervilliers Hassen Bounamcha, qui a justifié le mariage forcé en France, participe à l’aide au financement de cet établissement » .

Le média 94Citoyens rappelle de son côté que « dans un précédent dîner de soutien, en octobre 2015, l’association avait invité Nader abou Anas et Mehdi Kabir, ancien imam de Villetanneuse, alors que ces derniers dénoncent par exemple lors de leurs prêches les femmes qui sortent avec du rouge à lèvre comme des « fornicatrices » ou invitent ces dernières à porter des vêtements amples pour pouvoir être respectées ». L’association, questionnée par le média, a expliqué qu’inviter quelqu’un ne signifiait pas qu’elle endossait ses propos. Cependant, dans sa réponse officielle, une phrase trouble : « pour ce qui est des personnalités publiques, on invite logiquement ceux qui sont largement plébiscités par les fidèles ». Quels sont ces fidèles qui plébiscitent « largement » ceux qui estiment que les femmes qui sortent avec du rouge à lèvre sont des « fornicatrices », c’est à dire, en clair, des putes ?

Des crèches « multiculturelles », vraiment ?

Mais généralement, les crèches tenues par les musulmans et qui font leur communication sur des sites communautaires comme PagesHalal se disent « multiculturelles », comme celle-ci à Tourcoing ouverte en 2014. La directrice, Karima Kerchouni affirmait ainsi qu’elle était la seule à porter le voile et que son « projet est axé sur le multiculturalisme, avec trois salariées de cultures et de religions différentes » et que « avant 6 ans, de toute façon, il n’est pas possible de faire de religion avec eux. Nous, on accueille des enfants de moins de 3 ans ». Le multiculturalisme, ça ne marche pas, la preuve une fois de plus : cette crèche a fermé en 2017 pour cause de liquidation judiciaire.

En 2010 le média d’investigation Bakchich pointait aussi cette crèche associative d’une quinzaine d’enfants, à Paris, qui n’était pas formellement musulmane, mais où la « quasi-totalité des assistantes porte le voile islamique ». Cependant la directrice, Catherine Cabannes, avait recadré lesdites assistantes, car « des parents nous ont quand même raconté que leurs enfants imitaient la prière musulmane en croyant que c’était un jeu ». Visiblement là encore le vivre-ensemble a eu un peu de plomb dans l’aile.

Les crèches communautaires juives à Paris, l’alibi des rigoristes musulmans

Les médias communautaires musulmans répondent que d’autres religions font pareil. Ainsi, en 2011, Saphir News s’intéressait aux crèches communautaires juives à Paris : « La Mairie de Paris, dirigée par le maire PS Bertrand Delanoë, accorde en effet chaque année depuis une dizaine d’années deux millions d’euros à 14 crèches ou halte-garderies juives, qui accueillent près d’un millier d’enfants ».

« Pourtant, ces crèches juives sont gérées par le mouvement orthodoxe juif Loubavitch. Ces structures, concentrées dans le 19e arrondissement, n’accueilleraient pas les enfants dont les parents sont non-juifs ou encore ferment le vendredi après-midi, ce qui est contraire aux règles stipulées dans les conventions signées entre ces crèches et la Mairie de Paris », accusait Saphir News. Le porte-parole du mouvement Loubavitch, Haïm Nisenbaum réfutait dans le Parisien une partie de ces accusations : « il n’y a pas d’enseignement religieux dans ces établissements. Ce sont des crèches, pas des écoles. La seule spécificité de nos établissements, c’est l’alimentation [casher], mais il n’y a aucune opposition de principe à l’accueil d’enfants non juifs ».

Objectif : plonger les enfants dans l’islam le plus tôt possible

Sur la branche musulmane du forum Doctissimo, une contributrice explique en 2010 les avantages de la crèche musulmane : « c’est que même s’ils sont encore tout petits, ils commenceront à apprendre quelques mots d’arabe et à avoir quelques notions, surtout si les parents ne sont pas arabophones donc les bases en mots, chiffres, alphabet … , ils pourront manger de façon sûre des repas halal, pour les parents soucieux de savoir si c’est bien halal, ce sera rassurant. On leur inculquera les principes islamiques, enfin les petites choses genre dire bismillah avant de manger, … même si les parents le font c’est bien de continuer ses habitudes à l’école. Le personnel pourra porter sa religion sur lui [c’est à dire le voile], ce qui n’est pas forcément possible ailleurs dans le public. »

Plusieurs autres écoles maternelles islamiques en France

Si les crèches et écoles maternelles islamiques semblent pour l’heure moins nombreuses en France que dans certains pays voisins (Belgique, Angleterre, Autriche), notamment du fait d’un encadrement administratif et pédagogique plus grand, plusieurs établissements sont listés par les sites communautaires. Peu d’entre eux portent un nom qui laisse percevoir des liens évidents avec l’islam. Une chose est sûre : les projets et les nouvelles ouvertures se sont multipliés ces dernières années. Pour leur ouverture, les écoles recourent à la solidarité communautaire et assurent ensuite leur quotidien à l’aide des frais de scolarité – souvent de 120 à 200 € par mois tout de même, des tarifs assez proches d’autres écoles hors contrat qui ne reçoivent aucune subvention et doivent se débrouiller elles-mêmes… et avec des dons privés.

Parmi eux, la Plume, à Grenoble (2009), proche de l’UOIF, le siècle des Lumières, à Dreux (projet arrêté par arrêté municipal en 2012), l’école Iqra à Aubervilliers, l’école maternelle et primaire Malik ibn Anas à Villepinte (2014) – bien que flanquée d’une madrassah qui dispense des cours d’arabe et de Coran elle a ouvert avec le franc soutien de la mairesse UMP, tout juste élue en 2014 – l’école APCS à Sevran (rentrée 2015), réputée proche de la mouvance salafiste, l’école du Savoir à Blois (rentrée 2015, augmentée d’une classe de CP-CE1 en 2016), la Plume de l’Education, elle aussi trilingue (français, arabe, anglais) à Bondy(2014), etc.

D’autres projets se font jour, notamment celui de l’école la Victoire à Amiens (80), qui organise des « événements 100% femmes et enfants », doux euphémisme pour ne pas dire qu’ils ne sont pas mixtes, l’école Sème ta graine à Carpentras (84) qui a émergé en 2013-2014, et de plus nombreux projets d’écoles primaires, notamment dans les territoires où la minorité musulmane est importante (Île-de-France, Alsace, agglomérations de Lille, Toulouse et Marseille, vallée du Rhône).

Se détache notamment la crèche Ibni wa ana (Mon enfant et moi) à Vitry sur Seine (92), ouverte en 2012. La décoration a été réalisée avec l’aide d’une société tenue par une musulmane affirmée, et l’association gestionnaire de l’école organise des événements non mixtes, « entre sœurs et enfants uniquement », avec piscines séparées pour filles et garçons. Lors d’un événement organisé le 1er juillet 2012, « des cadeaux seront distribués aux enfants ayant appris : cinq (05) sourates du Coran, une (01) partie de la sourate Al Baqqara, la vache, cinq (05) hadiths authentiques, cinq (dou3as) invocations ». Le caractère confessionnel et rigoriste de la crèche ne fait aucun doute.

On peut aussi citer l’école de la Plume, située carrément dans les locaux de la mosquée de Saint-Priest depuis la rentrée 2014 ; elle accueillait 85 enfants. Les dissensions entre l’école et la mosquée ont eu raison de l’école à la fin de l’année scolaire 2016. L’occasion d’apprendre que l’école était tout à fait dépendante de la mosquée, notamment parce que le bail était à prix cadeau : « Un bail plutôt généreux que nous leur avons consenti de l’ordre de 16 000 € annuellement. À titre d’exemple, les frais d’électricité et de chauffage qui sont à notre charge oscillent entre 18 000 et 22 000 € annuellement ». Les locaux de l’école ont été réaffectés à l’accueil – séparé – des femmes participant aux prières musulmanes. Lors de la rentrée 2015, le journal local Le Progrès a interrogé les parents d’élèves ; l’un d’eux a répondu : « mon fils Bilal était scolarisé à l’élémentaire Jules-Ferry, témoigne son père. Pour sa dernière année avant le grand saut au collège, je souhaitais cimenter ses repères à travers une meilleure connaissance de l’Islam ». Tant pis pour l’intégration aux valeurs culturelles françaises…

Il y a encore l’école Arc-en-Ciel à Roubaix, maternelle et primaire. Tenue par deux converties, elle ne tolère aucune mixité : « Les journées portes ouvertes étaient accessibles sur rendez-vous, à des moments différents pour les femmes et les hommes. Idem pour le déménagement de l’école. Aucune mixité n’était tolérée dans le cadre des travaux réalisés par les parents dans les nouveaux locaux de l’école ». Et les tenues rituelles sont de rigueur : « sur la liste des fournitures scolaires, les parents doivent prévoir un jilbab pour les filles et un qamis pour les garçons ».

Le rigorisme de l’école a fait tiquer jusqu’à la FNEM, la Fédération nationale de l’enseignement musulman, créée en 2015, et dont le président n’est autre que Makhlouf Mamèche, algérien installé à Lille où il est directeur adjoint du lycée Averroès qu’il a co-fondé en 2003 et est vice-président de l’UOIF, réputée proche des Frères Musulmans.

Dans l’Express, il n’hésite pas à tancer certaines écoles trop rigoristes, dont l’établissement roubaisien : « L’attitude de certaines écoles nous cause du tort”, reconnaît le président de la Fnem, offusqué, par exemple, qu’à l’école primaire Hanned, à Argenteuil, les petites filles portent le foulard. “A Roubaix, à l’école Arc-en-ciel, ils ont refusé de nous recevoir car nous sommes des hommes ». Désavoue-t-il le rigorisme islamique de leurs directions ou l’image donnée qui brouille la communication de la FNEM sur des écoles qui seraient à la fois musulmanes et républicaines ?

Une école musulmane pro-djihadiste contrecarrée par les salafistes locaux à Roubaix

A Roubaix toujours un projet d’école islamique plus que rigoriste a échoué cette année… grâce à la vigilance des salafistes locaux (!) qui eux sont quiétistes, c’est à dire opposés au djihad. Sur le site web du projet d’école, supprimé depuis, il y avait une photo d’enfants en train d’apprendre le Coran dans une école afghane et ces mots : « Bienvenue à Roubaix, la ville avec le plus fort taux de musulmans de France ! ». L’école portait le nom peu équivoque de Madrassah – l’école coranique par excellence.

Objectif des créateurs de l’école – qui ne donnaient aucune information sur eux : que celle-ci n’apprenne pas des « perversions » aux enfants, par exemple « d’apprendre qu’un homme peut devenir une femme », allusion à la théorie du genre qui prétend que le sexe n’est pas une donnée biologique mais un acquis social, ou que « l’homme descend du singe », – cette fois, c’est sur la théorie de Darwin qu’ils tirent à boulets rouges.

Dans le personnel, aucun homme n’était prévu, conformément aux dispositions de l’islam le plus rigoureux : « aucune mixité ne sera admise, à part entre les enfants de moins de sept ans entre eux et avec leurs professeurs ». Sous pression – aucune des six mosquées locales n’avait de projet d’école – les porteurs du projet, inconnus localement, ont commencé à s’attaquer aux salafistes sur leur page Facebook. Allant jusqu’à citer des « savants » qui justifient le radicalisme islamique et fustigeant tous ceux des musulmans qui « refusent d’adopter le jihad contre les mécréants ».

Après que la presse locale se soit intéressée au projet, le site et la page Facebook ont été supprimés en catastrophe. Mais personne n’empêche les djihadistes de recommencer ailleurs, plus discrètement.

Louis Moulin