Rome et sa splendeur par une approche ambiguë : le regard grec

Source [Conflits] : Selon les principes de La Roue rouge, voici des nœuds pour comprendre, des moments clé, décisifs, catastrophiques dans l’acception mathématique du terme. Également le désir de comprendre la pensée de l’empire : une domination totale imposée par une violence implacable.

387 av. J.-C. Brennus et le vae victis. 202 av. J.-C.  Scipion l’Africain à Zama. 197 av. J.-C. La bataille de Cynoscéphales. 149 av. J.-C. Scipion Émilien et le sac de Carthage. 58 / 51-50 av. J.-C. César et la guerre des Gaules. 31 ap. J.-C. Actium Marc-Antoine face à Octave. Auguste. 68 ap. J.-C. Néron et l’incendie de Rome. La salle à manger tournante. 312-324 ap. J.-C. Constantin et le Christianisme. Le sac de Rome au Ve siècle. 1453 ap. J.-C. Prise de Constantinople.

Les mythes de fondation : s’inspirer des travaux de Jacques Poucet. Lire Ovide, Plutarque, Varron…

Pomerium. Connu à Rome (et dans d’autres cités latines), le pomerium était une zone constituant la frontière religieuse entre la ville et l’extérieur.

Sulcus primigenius. Ou « sillon primordial ». C’est, dans le mythe de la fondation de Rome, le sillon tracé à la charrue par Romulus et qui marque les limites de la ville, sur le plan religieux (pomerium) et/ou matériel (murailles).

Le pomérium, les trois ordres indo-européens, la ville close de Romulus, la ville ouverte de Rémus. Dans la légende, une dialectique pour dire l’histoire de Rome et de sa glorieuse fermeture. Montesquieu.

  1. Tu regere imperio populos, Romane, memento… (Virgile, Énéide, VI, 851)

Pour Aelius Aristide, un rhéteur originaire d’Asie, et plus tard Denys d’Halicarnasse ou Diodore de Sicile, contemporains d’Auguste, Rome est digne d’admiration : « Et comme les autres cités ont leurs propres frontières et leur propre territoire, cette cité [Rome] a pour frontières et territoire le monde habité tout entier »[1].

L’étonnement d’un Grec est compréhensible. Dans un monde où la succession des empires est dans l’ordre des choses, selon la loi de la nécessité : « Une seule bataille priva Philippe de la Macédoine, un seul coup obligea Antiochos à se retirer de l’Asie, une sule défaite fit perdre la Libye aux Carthaginois »[2].

On songe à Démétrios de Phalère, philosophe péripatéticien qui dirigea Athènes de 317 à 307 au nom du parti macédonien, méditant Sur la Fortune et sur le caractère éphémère de la domination des Perses et celle d’Alexandre :

« Si vous considérez, non pas un temps infini ni une longue suite de gé­nérations, mais uniquement les cinquante dernières années, vous constaterez que la Fortune agit bien rudement. Pensez-vous que si, il y a cinquante ans, un dieu avait annoncé ce qui allait arriver, soit aux Perses ou à leur roi, soit aux Macédoniens ou à leur roi, ils auraient pu croire qu’à l’époque où nous sommes maintenant, la nation perse, à laquelle presque toute la terre était soumise, aurait perdu jusqu’à son nom et que les Macédoniens, dont le nom même était resté jusque-là ignoré de la plupart, seraient devenus les maîtres du monde ? »[3]

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