Pour la BCE, les salaires comme les profits sont excessifs… Qui arrêtera le massacre économique Made in Francfort ?

Source [Atlantico] : Il y a quelques jours, Benoit Coeuré, à la tête de l’Autorité de la concurrence, mettait en garde contre les entreprises qui font des profits excessifs

Atlantico : Il y a quelques jours, Benoit Coeuré, à la tête de l’Autorité de la concurrence, mettait en garde contre les entreprises qui font des profits excessifs. Si on voit bien l’intérêt politique de ce genre de déclaration, y-a-t’il une rationalité économique à les tenir ? 

Don Diego De La Vega : L’avantage avec le « en même temps », c’est qu’il autorise à dire deux choses stupides en même temps ; mais là où ça devient carrément amusant, c’est quand ces deux choses (des profits excessifs ET une "inflation salariale") sont radicalement contradictoires, et cachent en même temps un gros danger que personne n’a envie de voir.

Premier élément : les accusations fantasques de profits « excessifs », dans un pays où on affirme depuis des années vouloir redresser le taux de marge des entreprises (passons). L’ensemble des profits du CAC40 ne représentent qu’un peu plus de ceux d’une seule firme, Apple, mais ce n’est pas grave, ils sont sans doute « excessifs » quand même. Du moins chez LVMH (merci au passage aux chinois qui, disait-on encore il y a peu, ne respectent pas la propriété intellectuelle), et chez CGA-CGM (à la condition de mettre les 18 derniers mois de « surprofits » en rapport avec les 18 années précédentes de sous-profits). Eh oui, les sur-profits d’aujourd’hui chez certains sont le fruit de leurs investissements d’hier et de leur courage entrepreneurial d’avant-hier, mais ne comptez pas sur nos technocrates pour le savoir, eux qui génèrent des sous-profits à chaque fois qu’ils mettent leurs sales pattes dans le monde de l’entreprise (Atos, EDF, Orpéa, Natixis, Air France, j’en passe). Partout ailleurs, on a peine à distinguer des profits, a fortiori des surprofits : sinon, le CAC40 ne se situerait pas (hors dividendes) à son niveau d’il y a 22 ans, et nos petites entreprises ne seraient pas autant à la peine (rembourseront-elles les PGE ? pourquoi sont-elles rachetées en masse par des fonds étrangers ? survivront-elles à la crise des deux prochaines années ?).

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