Démocratie sociale française : mais qu’est ce qui a foiré (et qui…) et comment sortir de l’ornière ?

Source [Atlantico] : L’échec de la rencontre entre Elisabeth Borne et l’intersyndicale met en lumière un gâchis très français : la déliquescence du dialogue social et du paritarisme qui étaient pourtant au fondement de l’Etat providence conçu en 1945.

Atlantico : Comment expliquer l’échec du paritarisme et surtout à quel moment a-t-il arrêté de fonctionner ? 

Bertrand Martinot : Pour répondre à cette question, il faut bien séparer la question des retraites, qui polarise l’attention aujourd’hui, du dialogue social « classique » à ses différents niveaux : interprofessionnels, branches et entreprises. Sur le sujet des retraites, on sait depuis le début qu’il n’y aura pas d’accord ni entre les partenaires sociaux entre eux, ni entre le gouvernement et les syndicats. Pourquoi ? Tout simplement parce que les syndicats suivent leur base, qui, comme l’immense majorité des actifs, refuse catégoriquement cette réforme. Le dialogue est donc impossible, mais ce n’est pas pathologique, c’est tout à fait normal. Ce blocage ne témoigne donc pas d’un échec du paritarisme, c’est juste que la dialogue avec l’Etat était impossible dans ces conditions. Il y a eu une voie de passage en 2014 au moment de a loi Touraine avec la CFDT, qui était d’accord avec l’augmentation de la durée de cotisation. . Sauf que là le gouvernement est allé un cran plus loin et accéléré la réforme Touraine – qui fait les trois quarts du chemin-, tout en en remettant une couche avec le relèvement de l’âge minimum qui est un point de fixation pour les Français en général.

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