Allemagne : L’AFD réfléchit à un projet de remigration

Source [Fdesouche] : Depuis sa création en 2013, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) n’a cessé d’affirmer des positions de plus en plus radicales, alors qu’il n’a jamais atteint de tels niveaux dans les intentions de vote : 21 %-23 % à l’échelle nationale, autour de 30 % dans les six Länder d’ex-Allemagne de l’Est, et même 35 % dans deux d’entre eux, la Saxe et la Thuringe, où auront lieu des élections régionales le 1er septembre. Mais que ferait l’AfD en cas d’arrivée au pouvoir ?

Selon une enquête publiée mercredi 10 janvier par le site d’investigation allemand Correctiv, plusieurs de ses responsables se sont retrouvés, en présence de donateurs du parti et de membres de la mouvance néonazie, dans un hôtel de Potsdam, le 25 novembre 2023, pour discuter d’un projet d’expulsion à grande échelle visant des Allemands d’origine étrangère. Présenté par Martin Sellner, fondateur du Mouvement des identitaires d’Autriche et figure influente des droites radicales germanophones, ce plan de « remigration » nécessiterait des « lois sur mesure » afin de « mettre sous forte pression » les « citoyens allemands non assimilés ». Pour être mis en œuvre, ce plan aurait besoin d’un « Etat modèle » en Afrique du Nord, où pourraient être « déplacées » jusqu’à deux millions de personnes, parmi lesquelles « des individus qui aident les réfugiés en Allemagne ».

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Sur son site, le parti assure qu’il défend « l’Etat de droit », considère « le peuple allemand comme la somme de toutes les personnes ayant la nationalité allemande, et s’inscrit en faux contre l’idée qu’il y aurait “des citoyens de première et de deuxième classe” ». Il n’empêche. Lors de son dernier congrès, qui s’est tenu à Magdebourg (Saxe-Anhalt) en juillet 2023, le mot a été prononcé à la tribune par Irmhild Bossdorf, qui figure en neuvième place sur la liste de l’AfD aux élections européennes du 9 juin. Lors de son intervention, cette dernière a notamment réclamé une « remigration se chiffrant en millions [de personnes] », estimant que les Allemands devraient se préoccuper du « changement démographique » (Bevölkerungswandel) plutôt que du « changement climatique » (Klimawandel).

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