(source : Aleteia) Nommé le 9 septembre à Matignon, Sébastien Lecornu esquisse ses premières orientations. Le nouveau Premier ministre a annoncé renoncer, dans un entretien avec la presse régionale, à la suppression de deux jours fériés et promet un « grand acte de décentralisation ». Il veut aussi réduire le train de vie de l’État et parvenir à travailler avec un Parlement plus puissant.
Sébastien Lecornu a annoncé samedi 13 septembre revenir sur la suppression de deux jours fériés du budget. « J’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés », a déclaré le Premier ministre fraîchement nommé dans un entretien accordé à plusieurs titres régionaux dont Ouest-France.
Cette mesure, proposée par son prédécesseur François Bayrou dans son plan d’économies de 44 milliards d’euros, avait suscité une véritable levée de boucliers, aussi bien chez ses opposants politiques que dans l’opinion publique. Les jours fériés potentiellement concernés étaient le lundi de Pâques et le 8 mai. Devant la controverse, François Bayrou avait esquissé la possibilité de retirer cette mesure de son budget, à condition que des « alternatives » puissent être trouvées. « J’entends ce que disent nos concitoyens : ils veulent que le travail paie. Ce débat doit permettre d’ouvrir une réflexion sur le rapport que l’on a au travail », a encore affirmé à Ouest-France le nouveau Premier ministre, qui note que « retirer la suppression des jours fériés exigera de trouver d’autres sources de financement ».
Un gouvernement aux effectifs restreints
Tout en assurant écarter un nouveau conclave sur les retraites, le Premier ministre a maintenu sa volonté de créer des « ruptures » dans sa façon de gouverner : « En huit ans, il y a des choses que nous aurions dû faire, notamment au lendemain du grand débat national et de la crise des Gilets jaunes. Il y avait une aspiration profonde à ce que le pouvoir soit davantage partagé dans le pays », constate Sébastien Lecornu. « Le centralisme parisien exaspère une grande partie de nos concitoyens, des chefs d’entreprise, des maires, des fonctionnaires qui rendent le service public avec courage… On ne peut pas dire aux Français qu’il va falloir faire des efforts si, en même temps, on ne traite pas certains dysfonctionnements à la racine. » Objectif : clarifier les compétences entre l’État et les territoires, simplifier un millefeuille administratif jugé coûteux et inefficace, et placer chaque administration sous une autorité clairement identifiée — ministre, préfet ou élu local.
Le Premier ministre envisage notamment des fermetures ou des fusions d’agences gouvernementales pour plus d’efficacité. Sébastien Lecornu annonce également la fin des « derniers privilèges qui sont encore accordés ‘à vie’ à certains anciens membres du gouvernement ». Il doit encore former son gouvernement, ce qu’il souhaite faire après avoir consulté et dialogué avec chacune des forces en présence à l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre plaide pour un gouvernement resserré, avec « le moins de ministres possibles » mais des responsables forts devant le Parlement, qui, bien que divisé, n’a jamais eu « autant de pouvoir ». « Notre démocratie n’a jamais été aussi parlementaire. Il faut en tirer des conclusions. Une partie des responsables politiques, y compris ceux qui seront au gouvernement, vont devoir complètement réinventer la manière de travailler avec les parlementaires. »
