(source : JDD) SÉRIE D’ÉTÉ. Dans une série de portraits croisés, le JDD s’intéresse aux familles de pensée françaises. Ce troisième épisode est consacré à la galaxie bolchévique-léniniste.
Le temple parisien des mobilisations post-soixante-huitardes, la Mutualité, était plein ce 24 janvier 2010. Les orateurs de qualité se succédaient, du philosophe maoïste Alain Badiou au brillant essayiste Grégoire Chamayou, chaque intervention étant illustrée en direct par Charb, de Charlie Hebdo. Dans cette ambiance bienveillante, les polémiques chères à l’extrême gauche semblaient oubliées. Celui auquel il était rendu hommage, Daniel Bensaïd, décédé peu de temps auparavant, y avait pourtant pris toute sa part. Quarante ans durant, il fut un animateur inlassable de la scène intellectuelle trotskiste, arrimant les débats du moment, du féminisme à l’altermondialisme, à une doctrine marxiste-léniniste inchangée ou presque. C’est précisément ce lien qui allait se rompre avec son décès.
