(source : Boulevard Voltaire) Alors que l’Algérie n’en finit pas d’exploiter le prétexte victimaire et de demander à la France de rendre des comptes sur la colonisation, la voilà prise à son propre jeu : dimanche 14 décembre, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) proclamera l’indépendance de cette région dont la population est à majorité berbère. Un acte symbolique et diplomatique, pour ce peuple qui réclame à Alger son droit à l’autodétermination.
Une proclamation d’indépendance de principe et symbolique
Ferhat Mehenni, fondateur du MAK, confie au JDD que le choix du 14 décembre n’est pas anodin, puisque c’est le jour anniversaire de la résolution 1514 de l’ONU qui a lancé le processus de décolonisation : « Nous signalons à l’opinion internationale que notre événement historique s’inscrit dans son sillage. » Ce que réclame le MAK, par la voix de son fondateur, c’est l’autodétermination de son peuple, la fin de la colonisation algérienne, son indépendance. Bien qu’il dénonce auprès du JDD « la répression continue qu’inflige l’Algérie à la Kabylie depuis 1963 », il affirme vouloir trouver une voie pacifique et diplomatique pour obtenir l’indépendance de la Kabylie. Évidemment, le gouvernement algérien ne l’entend pas de cette oreille, et comme la France héberge le MAK et son fondateur, les relations entre Paris et Alger risquent de se refroidir encore davantage. D’ailleurs, Me Goldnadel, l’avocat du mouvement kabyle, raconte à BV que « la Justice algérienne tente régulièrement, sur la base d’accusations fantaisistes, de faire extrader les militants kabyles avec des accusations mensongères et contradictoires ». Pourtant, la Kabylie n’est-elle pas en train de réclamer exactement ce que l’Algérie a obtenu de la France ?
Les Kabyles, un peuple ancien persécuté
Avant la colonisation française et avant la colonisation arabo-musulmane, « c’est un peuple très ancien qui existait sur le territoire algérien actuel », explique Me Goldnadel à BV, un peuple qui avait sa langue, sa culture, sa religion et son peuple en majorité berbère. Et alors même que « les Kabyles avaient participé au soulèvement contre la tutelle française », poursuit l’avocat du MAK, « le pouvoir algérien y voit une remise en question ».
