(source : Le Figaro)
Les caisses de la Sécurité sociale doivent avoir «accès à l’ensemble du patrimoine (des assurés) afin de s’assurer (qu’ils n’ont) pas des revenus non déclarés». C’est le souhait de la ministre de la Santé et du Travail, Catherine Vautrin, pour lutter contre la fraude sociale qui coûterait 13 milliards d’euros par an aux caisses de l’État, selon le Haut Conseil des Finances publiques. «C’est beaucoup plus !», affirme Benoît Perrin, directeur des Contribuables associés, association de défense des contribuables qui chiffre la fraude sociale «entre 25 et 30 milliards d’euros» par an. Que pense-t-il de la proposition de la ministre qui ne manquera pas d’être saluée ou de faire grincer des dents – c’est selon – les Français ? Est-ce faisable ?
Benoît Perrin – Bien sûr que c’est faisable ! Une base de données existe mais elle n’est pas complète et pas mise à jour. Il faudrait que nos administrations, sociales et fiscales puissent avoir accès à l’ensemble des données des présumés fraudeurs. Et c’est ce que semble vouloir faire la ministre : accélérer l’interface entre les deux administrations. Or, certains agents qui travaillent à la Sécurité sociale, en grande partie par idéologie, ont une réticence à «faire la police». Ils estiment que lutter contre la fraude sociale, c’est mener une chasse aux pauvres alors qu’il s’agit uniquement de faire la chasse à ceux qui mettent à mal notre pacte social.
INTERVIEW – Le Figaro a demandé l’avis d’un expert sur la faisabilité de cette mesure annoncée par Catherine Vautrin, ministre de la Santé et du Travail.
