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Le cauchemar du Louvre

(source : Polémia) Après le vol honteux des joyaux impériaux au Louvre, Françoise Monestier – journaliste à la plume acérée que les lecteurs de Polémia connaissent bien et apprécient – dénonce les multiples dérives du premier musée du monde.

Le prestige terni

« Le Louvre est une des cartes de visite de la France », claironnait Laurence des Cars quelques jours après un somptueux dîner de gala organisé le 4 mars dernier en marge de l’exposition Louvre Couture, qui a fait dialoguer pendant plus de six mois — et pour la première fois — mode et objets précieux. Le tout avec la bénédiction et la collaboration financière des grandes maisons de luxe que sont Vuitton, Chanel, Dior et Balenciaga. Elles avaient répondu présentes à l’appel de la petite-fille de l’écrivain Guy des Cars qui, à l’occasion de ce raout de prestige, engrangea la coquette somme de 1,5 million d’euros de dons. Une belle somme certes, mais une goutte d’eau dans la mer pour une chercheuse de fonds en quête perpétuelle de sous à mettre dans la cassette du premier musée du monde.

Huit mois plus tard, et après le spectaculaire braquage dominical du 19 octobre, la carte de visite est sérieusement écornée, n’en déplaise à Rachida Dati qui, dans un premier temps, avait balayé d’un revers de main l’événement et ne reconnaissait aucune faille dans le dispositif de sécurité avant — lors d’une audition devant le Sénat — de reconnaître que ce « cambriolage est un échec pour le Louvre ». De son côté, Laurence des Cars s’est contentée de qualifier « d’incident » ce vol spectaculaire avant d’affirmer que les systèmes de sécurité du Louvre fonctionnaient parfaitement, mais qu’il fallait d’abord et avant tout lutter contre la diffusion de fausses informations auxquelles il était urgent de faire la chasse. Et ne parlons pas d’Emmanuel Macron, qui se moque du tiers comme du quart de la sécurité dans les musées, lesquels ne sont pour lui qu’une façon de promouvoir sa vision du monde. Ainsi, en mars 2018, lors d’une réunion au musée Picasso à laquelle il avait convié le gratin muséal parisien, il avait osé dire : « Celles et ceux qui s’occupent des musées pourraient être considérés comme conservateurs. Je veux croire le contraire. » Sept ans plus tard, ses vœux se sont réalisés avec une Laurence des Cars qui confond patrimoine et business d’entreprise.

Sauver le système

Après une semaine de flottement et l’arrestation de deux des quatre auteurs de l’attaque, les conservateurs des grands musées de France et du vaste monde — du musée du Prado au Metropolitan Museum, en passant par le British Museum et le musée Guggenheim — se sont fendus d’une tribune dans Le Monde pour endiguer les flots de critiques venues du monde entier et apporter un soutien franc et massif à Laurence des Cars. Ils ne pouvaient évidemment pas choisir Le Figaro, qui a ouvert ses colonnes aux orphelins du Louvre et à Didier Rykner, l’infatigable animateur de La Tribune de l’Art, qui défend contre vents et marées notre patrimoine et a contredit point par point la défense de Laurence des Cars, en précisant que, depuis maintenant plus de trois ans, les rapports d’activité du musée ne font nullement mention des problèmes de sécurité du site, superbement oubliés par une patronne qui a très bien su faire aménager une salle à manger privée pour la coquette somme de 490 000 euros et a convaincu Macron de la nécessité de lancer de grands travaux pour le projet « Renaissance du Louvre ». Ainsi, le 28 janvier dernier, tenait-il très longtemps le crachoir promettant « sécurité et sûreté des collections ». On connaît la suite.

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