(source : Le Figaro) GRAND ENTRETIEN – Avocat et politologue de formation, Balázs Orbán est le principal conseiller du premier ministre hongrois (avec qui il n’a aucun lien familial). Il explique la vision politique et stratégique du porte-étendard de la démocratie illibérale en Europe.
Balázs ORBAN. – Je sais que les médias aiment mettre des étiquettes sur tout – mais nous ne parlons pas d’« orbánisme ». Pour nous, c’est une politique souverainiste et patriotique. Oui, nous croyons à des valeurs traditionnelles – famille, nation, ordre – mais nous nous adaptons également aux défis du XXIe siècle. Le gouvernement Orbán comprend des libéraux nationaux, des démocrates chrétiens, des conservateurs nationaux – ce qui nous unit est un engagement envers la souveraineté de la Hongrie. Nous croyons que la nation est le cadre à travers lequel les grands défis de notre époque peuvent être abordés.
Comment le premier ministre Orbán définit-il la place stratégique de la Hongrie dans le paysage mondial ?
Très récemment, le premier ministre a exposé la place stratégique de la Hongrie dans le nouvel ordre mondial changeant, lors de son discours annuel à l’Université libre d’été de Bálványos. Il a présenté un diagnostic sévère : la transformation de l’ordre mondial n’est plus hypothétique – elle est en cours. La rivalité des grandes puissances s’intensifie ; il y a actuellement 184 conflits armés dans le monde. La formation de blocs s’accélère, les courses aux armements renaissent et la migration a atteint des niveaux historiques. Tous les signes, a-t-il averti, pointent vers un risque croissant de guerre mondiale.
