(source : Causeur) Giorgia Meloni est à la tête du gouvernement italien depuis trois ans. Ses succès ne reposent pas uniquement sur les lois votées ni les réformes engagées mais sur une stratégie européenne de longue haleine qui lui confère aujourd’hui prestige et sympathie sur la scène internationale.
En 1997, vous avez vibré pour le « blairisme », ce coup de neuf progressiste dont la social-démocratie européenne avait tant besoin ? En 2007, vous vous êtes emballé pour le « sarkozysme », ce grand retour de la volonté en politique ? En 2017, vous avez admiré le « macronisme », ce syncrétisme socialo-libéral si efficace et dynamique, censé dépasser les clivages traditionnels ? Alors c’est certain, vous adorerez le « melonisme », ce néopopulisme célébré ces derniers temps dans la presse internationale comme le mariage réussi entre convictions identitaires et rigueur budgétaire. Cependant, si vous ne croyez pas au père Noël, un bilan d’étape plus circonstancié de la politique de Giorgia Meloni depuis qu’elle a pris la tête du gouvernement italien s’impose. On verra aussi que la conquête du pouvoir a été préparée par une mue politique mûrement réfléchie.
Longévité rare
Arrivée en octobre 2022 au palais Chigi (le Matignon italien), Meloni peut se vanter d’une longévité rare à ce poste, mais surtout d’avoir maîtrisé les déficits, obtenu une forte désinflation et fait baisser le chômage. Seulement la Première ministre n’a pas eu recours à un traitement de choc à la Javier Milei pour obtenir ces résultats. On veut la recette de sa potion magique.
