La (re)nomination de Sébastien Lecornu et l’annonce de son « nouveau gouvernement » ouvrent une autre page de la petite histoire institutionnelle tragi-comique qui s’écrit sous nos yeux.
Le président semble plus que jamais acculé et devrait avoir tiré sa dernière cartouche avant un retour aux urnes avec une dissolution. Celui qui s’amusait il y a un peu plus d’un an, après un échec très relatif aux élections européennes, sur le fait d’avoir « déclenché une grenade dégoupillée entre les jambes » des oppositions voit aujourd’hui une partie de ses soutiens d’hier réclamer son départ. Une telle hypothèse est hautement improbable.
Dans le cas d’une dissolution, le RN est appelé à progresser mais probablement pas jusqu’à une majorité absolue, condition indispensable à son accession aux affaires. La situation semble ainsi tout à fait bloquée et le paysage politique contraint à des alliances qui seront, elles seules, les éléments de clarification que certains attendent des urnes.
Dans les ruines du macronisme, tapie dans l’ombre, la gauche blessée rêve d’une renaissance. Socialistes, communistes et écologistes voudraient un peu audacieusement une cohabitation tandis que les Insoumis, joueurs, veulent des élections (législatives mais aussi présidentielle). Si les gauches françaises sont affaiblies, le PS en partie noyé dans le macronisme et les Insoumis tributaires d’alliances rendues délicates par les anicroches avec les alliés d’hier, il convient de ne pas minimiser la capacité de rebond de ce camp politique qui demeure hégémonique culturellement et dispose d’extensions activistes violentes et dangereuses.
C’est cette gauche qui a attiré notre attention dans le numéro 105 de Liberté Politique disponible ici. Le rôle des organisations violentes notamment antifascistes étant traité dans un cahier annexe et inédit disponible ici.

Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
