Les débats autour du budget mettent en exergue la domination culturelle de la gauche en France. Alors qu’une baisse des dépenses est indispensable, le centre, tenu en laisse par le PS, penche à gauche pour éviter la censure. Le récit socialiste, sorte de Robin des Bois pour adultes idiots, est bien ancré dans les esprits.
Alors que le pays voit ses notes dégradées par toutes les agences de notation, la bataille budgétaire fait rage. Le gouvernement a fait mine de reculer sur la réforme des retraites et a renoncé au mécanisme du 49.3, pourtant rendu presque indispensable vu l’équilibre parlementaire actuel. Il convient donc de trouver des compromis. Et à ce petit jeu, le parti présidentiel penche plus du côté des socialistes. La rivalité avec LR, dont une partie du gouvernement est issue, et la filiation du macronisme vers le parti à la rose pèsent lourd dans ce calcul, d’autant qu’une rupture du « cordon sanitaire » avec le Rassemblement national ne viendra pas du centre macroniste. Dans ces conditions, des gages sont donnés au PS et freinent les efforts qui avaient pu être engagés et qui, de toute manière, n’étaient pas suffisants.
La République des partis : un régime de politiciens
Se joue ici une bataille politicienne. Aucun parti n’a un quelconque intérêt pour les comptes publics, mais vise avant tout ses intérêts partisans avec, pour certains, une effrayante perspective de dissolution (LR et PS) et, pour d’autres, des ambitions débordantes (LFI et RN). Personne ici n’entend regarder les choses en face. La situation financière de la France est catastrophique. Dans ce marasme budgétaire, la question des retraites est une bombe à retardement et, même si la réforme des retraites d’Emmanuel Macron était maintenue, elle ne suffirait pas face au déséquilibre de la pyramide des âges. Aucun parti, aucune personnalité politique n’a le courage de le dire : si l’on ne veut pas recourir à une immigration massive, il faut augmenter la durée des carrières des actifs et supprimer les privilèges sectoriels pour les départs à la retraite (fonctionnaires, SNCF…), ce qui n’empêchera pas de maintenir des dérogations pour certains métiers à la pénibilité avérée.
Les débats à l’Assemblée semblent pousser inéluctablement vers une plus forte taxation de ceux qui, aujourd’hui, sont envisagés comme « riches ». La baisse des dépenses de l’État est écartée. Les largesses à l’endroit de l’immigration ou le financement des médias de gauche (publics ou privés) ne sont même pas effleurés. Le dogme égalitaire domine en France et, loin de favoriser une politique sociale juste, c’est-à-dire à destination des Français qui travaillent et des familles, il crée des fractures multiples et parfois superficielles, comme le conflit générationnel sur les fameux « boomers » qui seraient responsables de tous les maux du pays.

Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
