Laboratoire d’idées au service du Bien Commun

De quoi Delphine Ernotte est-elle le nom ?

(source : Polémia) Texte aussi précieux qu’édifiant de Françoise Monestier, ce portrait au vitriol de Delphine Ernotte dénonce les dérives financières et idéologiques de France Télévisions et de sa présidente.

Plaie d’argent… mortelle

En 2015, France Télévisions, dirigée alors par Rémy Pflimlin, accusait un déficit record de 10 milliards d’euros. Dix ans plus tard, et après la reconduction pour la troisième fois de Delphine Ernotte aux commandes de ce gouffre financier, la brèche s’est encore agrandie pour atteindre la coquette somme de 81 milliards d’euros, si l’on en croit le dernier rapport de la Cour des comptes rendu public le 23 septembre, alors que l’affaire Cohen-Legrand – pris la main dans le pot de confiture socialiste – défrayait encore la chronique.
Rédigé voici quelques mois par trois gens de toge, ce rapport sommeillait cependant sous un tapis accueillant afin de permettre un nouvel adoubement par l’Arcom, en mai dernier, de celle qui ne sait pas tenir les cordons de la bourse, mais vient d’allumer un contre-feu en déclarant la guerre à la galaxie Bolloré. On se souvient comment Roch-Olivier Maistre, son complice de l’Arcom, a eu la peau de C8 et de Cyril Hanouna jugé trop impertinent.
Les magistrats de la rue Cambon tirent la sonnette d’alarme, soulignant une « situation financière lourdement dégradée », des « déficits d’exploitation cumulés, une forte érosion de trésorerie et une baisse vertigineuse de capitaux propres », ce qui pourrait conduire, à terme, à une dissolution de la société si des mesures de rétablissement de fonds propres n’étaient pas prises par l’État avant 2027.
Indemnités dorées, avantages matériels démesurés, promesses de réformes structurelles non tenues, appels à des producteurs amis proches des magnats Xavier Niel ou Mathieu Pigasse pour réaliser de coûteuses émissions : tout cela explique la dérive financière de ce mastodonte financé par les contribuables français qui boudent de plus en plus l’audiovisuel public. La preuve ? Le flop de la prestation de Léa Salamé, promue grande prêtresse du JT vespéral de France 2, mais qui a multiplié les bourdes depuis qu’elle officie à la place d’Anne-Sophie Lapix, confondant Henri Guaino et Claude Guéant ou mettant mal à l’aise Marion Cotillard avec des questions particulièrement blessantes sur sa vie privée.

Tir à vue sur les mâles blancs de plus de cinquante ans

Depuis sa nomination par le CSA au poste de patronne de l’audiovisuel public, Hollande regnante, Delphine Ernotte pratique une sorte de militantisme clandestin aux frais du contribuable.
Dans son viseur ? « Les mâles blancs de plus de cinquante ans » dont elle veut tout simplement la dépouille. Dans un entretien au journal Le Monde, à l’occasion de son second mandat en novembre 2020 décidé dans le bureau d’Alexis Kohler, elle assurait ainsi : « D’après le CSA, les personnes perçues comme non blanches représenteraient 25 % de la société française contre 15 % à la télévision. On a un énorme rattrapage à faire. Ce sera le fil de mon nouveau mandat. » Promesse malheureusement tenue, avec par exemple l’éjection de Julien Lepers, très populaire animateur du jeu Questions pour un champion, mais porteur de la tare indélébile d’avoir fait ses études à l’école de Sorèze, réputée tradi-catho.
Mme Ernotte récidivait en 2023 lors d’une audition à l’Assemblée nationale en affirmant : « On ne représente pas la France telle qu’elle est, mais telle qu’on voudrait qu’elle soit. » Pour de la franchise, c’est de la franchise. Et elle a franchi, au cours du mois de septembre, un palier supplémentaire en qualifiant CNews de « média d’opinion et de chaîne d’extrême droite », en rupture de facto avec la neutralité qui devrait être la sienne, et en soulignant que cette « chaîne de combat politique » constitue un « dévoiement de l’information ». La solution pour s’en débarrasser ? L’Arcom, muselière tout trouvée pour faire taire ceux qui ne sont pas assez politiquement corrects.

Une femme de réseaux

N’oublions pas que la patronne de France Télévisions, membre du très influent club Le Siècle comme Rachida Dati ou Emmanuel Macron, doit sa nomination aux réseaux proches de François Hollande mais aussi à Didier Lombard, ministre de l’Économie démissionnaire du gouvernement Bayrou et homme de gauche. Ancien collègue de Mme Ernotte à France Télécom/Orange, qu’il quitta au moment de la vague de suicides secouant l’entreprise, dans laquelle ses méthodes de management particulièrement brutales étaient contestées, il n’a pas tari d’éloges sur cet « oiseau atypique qui fait preuve d’un doigté — sic — qui la rend différente des autres ».

Lire la suite

Soutenez nos actions

Soutenez Liberté Politique dans son engagement pour le Bien Commun en participant librement au financement de ses actions.

La revue Liberté politique

Ne manquez pas le dernier numéro de la Revue consacré à la gauche française.

Gardons le lien !

Abonnez-vous à notre infolettre pour ne rien manquer de l’actualité :

Liberté Politique a pour ambition de réunir des hommes et des femmes engagés dans la vie politique, économique et sociale pour servir le bien commun dans une perspective chrétienne. Nous agissons comme un laboratoire d’idées militant, lieu de rencontre, de recherche, de formation et de communication.