Poussée par Laurent Wauquiez, l’idée d’une primaire à droite revient sur le devant de la scène.
Alors que les sondages sont au plus bas à droite et au centre (hors RN), les personnalités peinent à s’accorder sur le périmètre du rassemblement qui pourrait être opéré.
Une primaire d’Édouard Philippe à Éric Zemmour ou de Bruno Retailleau à Gabriel Attal ? C’est le petit débat qui a animé la droite et le centre ces derniers jours en vue de 2027. Idéologiquement, la question n’est pas anodine. Numériquement, ces palabres de salons parisiens paraissent toutefois dérisoires au regard des perspectives sondagières des partis qui ont touché, de près ou de loin, au macronisme.
Que vous soyez plutôt centre gauche ou plutôt centre droit…
Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée – largement défait par Bruno Retailleau lors de l’élection à la présidence du parti –, a proposé l’intégration d’Éric Zemmour ou de Sarah Knafo (Reconquête !) dans une primaire à droite. Le maire de Cannes, David Lisnard, partage cette idée, excluant de facto le RN au prétexte que celui-ci ne se revendique plus de la droite. Du côté de Gérald Darmanin, la compromission complète avec le macronisme aidant, on préférerait ouvrir la voie à un scrutin fort improbable sur un périmètre allant de Gabriel Attal à Bruno Retailleau. Quant à Xavier Bertrand, antifasciste de salon de la droite parlementaire, il refuse catégoriquement d’entendre parler d’Éric Zemmour et, a fortiori, du RN.
0 + 0 quand le « socle commun » se prend pour plus gros que le bœuf
Ces débats sont assez dérisoires à la lumière des sondages. Édouard Philippe caracole en tête de cet aréopage de centristes de droite et de gauche avec jusqu’à 19,5 % dans le meilleur des cas, quand Bruno Retailleau n’est crédité que d’une dizaine de points, loin des espoirs suscités par son élection à la tête des Républicains au printemps 2025…
Étonnamment, Éric Zemmour demeure très haut avec plus de 5 % dans plusieurs hypothèses, ce qui est considérable pour un ancien candidat qui ne dispose que d’un seul député européen.
Le risque, pour le centre « d’Attal à Retailleau », est d’être balayé dès le premier tour au profit de Jean-Luc Mélenchon ou d’une candidature « surprise », la place en finale semblant, pour l’heure, promise au RN.
L’intérêt de ces débats au centre n’est toutefois pas nul, surtout dans l’hypothèse d’un second tour RN/LFI. Si un accord se conclut sur une candidature plutôt droitière (Retailleau) ou plus gauchère (Attal), le candidat malheureux pourrait appeler – ou non – à « faire barrage » selon ses affinités. Tout cela reste pour l’instant de l’ordre de la conjecture, mais il est légitime d’envisager tous les scénarios possibles alors qu’à un an et demi du scrutin, la bataille de 2027 apparaît plus ouverte que jamais.

Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
