Les gauches commencent à se mettre en branle en vue de 2027. À côté du champion des sondages Jean-Luc Mélenchon, la ligne social-démocrate part de très loin tandis que les « unitaires » rassemblant socialistes, écologistes et recalés de LFI tentent de se faire une place.
À un an et demi de l’élection présidentielle, les candidats se positionnent à droite, à gauche et au centre. Au centre, Édouard Philippe est parti tôt mais ne parvient pas à séduire pour le moment tandis que Xavier Bertrand part de très loin, probablement trop… Gabriel Attal pourrait aussi être tenté d’y aller mais il incarne probablement trop la continuité avec le président sortant.
À droite, Bruno Retailleau, un temps au cœur de l’actualité, semble un peu à la peine après un passage difficilement compréhensible au gouvernement. Seul le RN, avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella, semble surnager dans les études d’opinion et même une campagne de premier ordre d’Éric Zemmour ne serait pas en mesure de changer quoi que ce soit si les élections se déroulaient demain.
Les trois gauches du moment
Quand il s’agit de parler de l’avenir électoral, il convient d’utiliser le conditionnel. Cela l’est encore plus à 18 mois d’une élection. Entre-temps, de nombreuses choses peuvent se passer : dissolution, attentats, guerres, affaire de corruption ou campagne de dénigrement… Reste que, pour l’heure, à gauche, se dessine un match dans le match. Trois camps s’affrontent : les mélenchonistes, les « unitaires » et les sociaux-démocrates. Les premiers voient leur champion en tête des sondages. Bête de campagne mais incapable, pour l’heure, de rassembler avec ses partenaires ou concurrents à gauche, Mélenchon est incontournable.
Les « unitaires », c’est-à-dire le PS d’Olivier Faure, les écologistes de Marine Tondelier et les excommuniés de LFI (Ruffin, Clémentine Autain…), ont, eux, une force en matière d’appareils de partis, les écologistes et les socialistes ayant une importante implantation locale même si cette dernière pourrait être un peu contestée aux prochaines élections municipales. Enfin, les « sociaux-démocrates » se regroupent derrière un binôme président-Premier ministre « Hollande-Cazeneuve ». Une vieille garde socialiste qui soutient Raphaël Glucksmann. Cette équipe-là ne se ralliera a priori jamais à Mélenchon, ce qui place les « unitaires » comme force pivot qui pourrait choisir tel ou tel ralliement. Reste enfin, dans une moindre mesure, la candidature communiste de Fabien Roussel. Pas encore annoncée mais qui pourrait émietter un peu plus les scores à gauche si toutefois le PCF ne se ralliait pas aux « unitaires » comme cela semble, pour l’heure, le plus probable. À un an et demi de la présidentielle, la bataille politicienne va faire rage à gauche.
Un premier galop d’essai aura lieu avec les élections municipales de mars et une autre manche préliminaire pourrait se jouer avec d’éventuelles élections législatives anticipées. D’ici là, faites vos jeux, rien ne va plus !

Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
