(source : Aleteia) Comment expliquer le succès du film « Sacré Cœur », ce long-métrage sans scénario ? Pour l’essayiste Jean Duchesne, d’autres figures de sainteté que la visitandine de Paray-le-Monial pourraient inspirer des « docufictions » en salle sur grand écran.
Le film Sacré-Cœur a déjà suscité d’abondants commentaires s’efforçant d’expliquer son succès inattendu. On a parlé du soutien de médias dits conservateurs, ce qui semble avoir déclenché la censure d’une bien-pensance symétrique (laïcarde, mais aussi « catho de gauche »), laquelle aurait ainsi procuré une publicité involontaire. On a aussi évoqué un énième « retour du religieux », favorisé par une actualité anxiogène, ou dans le sillage de l’augmentation au printemps dernier du nombre des baptêmes de jeunes et d’adultes… Peut-être est-il possible d’aller un peu plus loin.
Les questions à se poser
Ce sera forcément en prenant quelques risques, et plus précisément en commençant par poser une question à laquelle il n’est pas de réponse fondée sur des données dûment recensées : d’où viennent les foules de spectateurs qui ont allés voir le film ? Quelles étaient leurs motivations, leurs attentes ? Ce qui amène à se demander ensuite : et maintenant ? Ou encore : quelles leçons en tirer ?
Il est probable que le public qui s’est pressé pour regarder Sacré-Cœur et qui a poussé à multiplier les séances (ou, comme dans le Gers récemment, à refuser de programmer le film) n’est pas en majorité celui des habitués des salles de cinéma. Donc ni ceux qui ne ratent jamais le dernier blockbuster avec stars internationales et force effets spéciaux, ni ceux qui s’intéressent plutôt aux œuvres « d’art et d’essai » et tiennent à découvrir leurs audaces.
