(source : JDD)
C’est une marée montante. Un soulèvement de vie, la France qui signe. De Strasbourg à Biarritz, de Brest à Marseille. La France des bourgades et des quartiers, la France debout, la France qui n’en peut plus de changer de trottoir et de raser les murs, la France de la mexicanisation et de la tropicalisation, la France des larmes et des traces de sang, la France de Crépol et de Mougins. La France de tous ceux qui n’ont jamais pris la parole. Nos concitoyens signataires, s’adressant au monde politique et au chef de l’État, les adjurent ainsi : « Vous nous dites que l’immigration est un sujet parmi d’autres. Non, c’est la question centrale qui commande toutes les autres, c’est l’urgence vitale. »
Il y a, dans le tréfonds du pays, une exaspération qui grandit : « Vous ne voulez pas voir ce que nous voyons – un pays qui change. Vous ne voulez pas comprendre ce que nous ressentons – l’angoisse à l’idée de laisser nos enfants se promener dans la rue, à portée de machette dans le coupe-gorge de nos villes crépusculaires. Vous ne voulez pas écouter ce que nous disons – la situation se dégrade de jour en jour. Vous ne voulez pas entendre le cri du peuple qui vous appelle au secours. Alors, rendez-nous les clés de la maison. Laissez au peuple le soin de reprendre les murs porteurs, laissez-nous décider nous-mêmes de notre sort. »
