(source : Atlantico) L’opposition à la loi « EU Chat Control » visant à lire vos conversations WhatsApp s’agrandit. La Belgique et la République tchèque ont rejoint le camp de l’opposition avant la réunion cruciale du 12 septembre. Aujourd’hui, 6 États membres y sont opposés.
Atlantico : En 2022, la Commission européenne a déposé un projet de loi, le Chat Control 2.0, proposant le scan automatique par des intelligences artificielles des messages, photos et vidéos avant leur envoi pour lutter contre les contenus pédopornographiques. Le vote sur la réglementation Chat Control est prévu au Conseil de l’UE en octobre prochain. L’opposition à cette loi s’élargit en Europe avant une réunion prévue le 12 septembre. Quelle est la réalité de ce projet ?
Fabrice Epelboin : Il y a un réveil européen concernant le projet Chat Control. Reste à savoir si la mobilisation en Europe permettra d’avoir une influence réelle sur les futures décisions concernant Chat Control au Parlement européen, car entre les déclarations et les votes, il y a souvent un décalage. Mais il y a des raisons d’espérer.
La réglementation Chat Control, sous prétexte de protéger les enfants et de lutter contre la pédopornographie, propose d’installer dans les systèmes de messagerie, tels que WhatsApp, Signal, Telegram, des dispositifs de surveillance, afin de contrôler les conversations de la population européenne. Techniquement, cette réglementation et sa mise en oeuvre sont un peu plus complexes car cela soulève d’énormes problèmes de sécurité à plusieurs niveaux. Mais le fond de l’affaire est aussi simple que cela. Il s’agit de mettre sous surveillance les échanges de la population européenne via les messageries.
Cela soulève de vraies questions en matière de libertés fondamentales. C’est la première fois qu’une opération de surveillance massive est réalisée de manière publique et aussi transparente.
