Jamais depuis la fin de la guerre de mouvement, dès la fin du mois de mars 2022 il y a plus de trois ans, la Russie n’avait réalisé de percée aussi profonde au cœur du dispositif défensif ukrainien dans le Donbass. En quatre jours, du 8 au 11 août, les forces russes ont multiplié les assauts au nord de la ville de Pokrovsk, avançant de près de 20 kilomètres. D’abord mentionnée par les blogueurs militaires russes, cette percée a été confirmée par des sources ukrainiennes, comme la carte géolocalisée DeepState, proche de l’armée. Des combats se déroulent actuellement dans une dizaine de villages, dont certains verrouillent les accès septentrionaux de Pokrovsk, comme Krasnyi Lyman.
La cité industrielle et sa petite sœur Myrnograd, naguère centre logistique clé, voient aujourd’hui se refermer sur elles une dangereuse tenaille par le Sud et surtout aujourd’hui par le Nord. On ne peut pas parler d’encerclement tactique car deux axes d’importance permettent encore aux Ukrainiens de sortir de la ville, mais elles sont sous les feux de l’ennemi. «C’est ce que les Russes nomment un encerclement opérationnel», précise un officier supérieur français bien informé sur le conflit ukrainien, qui confirme que «la poche n’est pas fermée, mais que le goulot ne fait plus que 8 kilomètres de large».
