(source : Valeurs actuelles) L’ancien président de RTE, André Merlin, assure que le prix du MWh va doubler d’ici à 10 ans pour atteindre 400 euros le MWh si la PPE3 était appliquée. Nous détaillons ici ses calculs.
La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, l’assurait pourtant il y a encore quelques semaines, le décret sera promulgué avant l’été. Août approche, ils trépignent. « Les industriels ne veulent plus attendre ». Dans une déclaration publiée dans le Figaro dans son édition du 17 juillet, les industriels de la filière électrique exhortent le gouvernement à publier « sans délai » le décret fixant la PPE3, établissant la feuille de route énergétique de la France pour les dix prochaines années, pour leur donner de la visibilité sur leur stratégie. Un appel semblant faire fi du parlement, puisque la proposition de loi dite Grémillet, établissant des ambitions de mix énergétique plus acceptables, achèvera son parcours parlementaire qu’à la rentrée…
Rappelons-le, cette PPE3 prévoit de multiplier par cinquante l’éolien en mer, par deux celui terrestre et par quatre le photovoltaïque afin de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique française de 60% en 2023 à 30% à l’horizon 2035. Pour accélérer la part du renouvelable dans notre mix énergétique, quelques 300 milliards d’euros vont être investis. Ce chiffre correspond d’abord aux subventions accordées par les pouvoirs publics en garantissant aux exploitants des prix fixes, et ce quel que soit le prix du marché de l’électricité (environ 60 euros le mégawatt heure). Pour l’éolien en mer, le prix garanti par l’état est aux alentours de 200 euros le MWh, pour le terrestre d’environ 100 euros et pour le photovoltaïque de plus de 200 euros. Sur dix ans, la différence entre le prix de marché et les prix garantis représente un coût d’environ 150 milliards d’euros. A ce montant, reste à ajouter les coûts de raccordement et d’adaptation aux réseaux. RTE (qui s’occupe de l’acheminement) et Enedis (de la distribution chez le consommateur) l’évaluent à 200 milliards d’euros sur dix. Sur ces 200 milliards, 65 à 70% concernent les énergies renouvelables, soit à nouveau 150 milliards d’euros.
