(source : Marianne) Le dirigeant Julien Leclercq avait écrit « Journal d’un (salaud) de patron » (Fayard) en 2015. En avril 2025, il publie un nouvel opus « Recherche (désespérément) salariés », chez le même éditeur. Il y raconte ses tentatives infructueuses de recruter des employés dans son restaurant à la campagne, à Lectoure, dans le Gers (32). Entretien.
Marianne : Vous aviez l’habitude de crouler sous les candidatures dans vos entreprises précédentes, notamment au sein de votre agence de presse, située en ville. Pourquoi à Lectoure, dans le Gers, dans le secteur de la restauration, vous n’avez pas réussi à recruter ?
Julien Leclercq : Lorsque j’ai ouvert mon restaurant dans le Gers en 2020, je venais d’un monde – celui de la presse – où je recevais jusqu’à 250 candidatures pour un poste de journaliste. J’ai cru que ce serait pareil. Erreur. Lorsque j’ai posté ma première annonce et que des semaines durant, malgré mes relances, je n’ai eu aucune réponse, j’ai été pris de stupeur. Cette impossibilité à recruter nous coûtait cher. Nous avons dû fermer les portes du restaurant alors qu’il y avait des clients. Dans un second temps, je compris ce qu’il se passait. Je proposais un poste à la campagne, alors que de plus en plus de candidats n’ont pas de permis de conduire. Le monde du travail rural attire difficilement les candidats des villes. D’autant plus que les rémunérations sont faibles et le coût de l’essence élevé. Il a fallu, au bout de plusieurs mois, revoir toutes nos conditions d’embauche pour que la situation se débloque.
