Pour sauver la planète, redevenez catholique !
Article rédigé par Constance Prazel, le 04 janvier 2019 Pour sauver la planète, redevenez catholique !

500 personnalités bien sous tous rapports proposent le "lundi vert" pour sauver la planète, respecter les veaux, vaches, cochons et autres couvées, et limiter l'empreinte carbone.

Objectif de la pratique du "lundi vert", un jour sans viande et sans poisson :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/01/02/l-appel-des-500-pour-un-lundi-vert-nous-nous-engageons-a-remplacer-la-viande-et-le-poisson-chaque-lundi_5404460_3232.html

Serait-il opportun de leur rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, existait une chose formidablement écologique, qui s'appelle le jeûne, qui se pratiquait le vendredi, mais pas seulement ? Il y a quelques décennies, dans un monde chrétien, obscurantiste et patriarcal, durant le Carême et l'Avent, ou encore avant les grandes fêtes, on s'abstenait de viandes. Tout cumulé, sur l'année, cela faisait autrement plus de jours "sans viande" que 52 pauvres lundis verdâtres.

Ce monde est aujourd'hui vilipendé et méprisé, au motif qu'il exerçait une insupportable pression morale sur les individus empêchés de jouir sans entraves et d'être "libres". C'est un monde meilleur qui l'a remplacé, un "meilleur des mondes", où la pression morale s'exerce dans les colonnes des journaux du soir et non plus dans les pages du missel.

Dans ce nouveau monde, à la différence de l'ancien, il n'y a plus de perspective de salut... L'idée de "recherche du bonheur" elle-même tend à s'étioler pour les tristes sires qui célèbrent l'évangile du GIEC, obsédés qu'ils sont par la préservation d'un univers froid et désenchanté où l'on ne sait plus trop, au juste, ce qui vaut la peine d'être préservé, au nom d'une morale du devoir écologique desséchante.

Un monde relativiste ? Plus exactement, un monde qui impose une nouvelle échelle de valeurs largement aussi arbitraire, à tout prendre, que celles du monde ancien : pourquoi est-il plus méritoire de se battre pour la survie d'un village tupi-guarani que pour celle d'un village limousin ? Pourquoi le paysage en terrasses de Sumatra aurait-il droit à plus d'égards que les douces collines du Lauragais désormais décorées d'éoliennes ? Pourquoi le lundi vert fait-il l'objet d'une tribune de promotion dans Le Monde, quand sera critiqué le menu du vendredi-poisson proposé dans certaines cantines ?

Alors au nom de la liberté et de l'écologie, revendiquons donc le droit au Carême, au jeûne des jours saints, et célébrons la beauté du jour qui décline sur une église de campagne dont retentissent encore les cloches. 

Constance Prazel