Référendum en Nouvelle-Calédonie : la victoire en demi-teinte du non à l’indépendance
Article rédigé par Le Monde, le 05 novembre 2018 Référendum en Nouvelle-Calédonie : la victoire en demi-teinte du non à l’indépendance

Source [Le Monde]  S’il donne un ancrage légitimé par les urnes à la France, ce vote ouvre aussi une nouvelle phase de dialogue avec des indépendantistes confortés par les résultats.

La victoire est nette, mais certainement pas aussi large que ne l’avaient espéré les partisans du non à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Dimanche 4 novembre, ils ont obtenu 56,4 % des suffrages exprimés (78 361 voix) contre 43,6 % (60 573 voix) en faveur de l’accession à la pleine souveraineté. L’autre enseignement majeur de ce scrutin est la participation historique pour un scrutin de cette nature : 80,6 % des électeurs inscrits ont pris part au vote. Celle-ci avait été de 74,2 % lors de la consultation sur l’approbation de l’accord de Nouméa de 1998.

Lors d’une intervention télévisée enregistrée, Emmanuel Macron a salué ce résultat comme « une marque de confiance en la République » et a exprimé sa « fierté que la majorité des Calédoniens aient choisi la France »« Le seul vainqueur, c’est le processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis trente ans, c’est l’esprit de dialogue », a affirmé le président de la République, qui a invité « chacun à se tourner vers l’avenir »« Il n’y a pas d’autre chemin que celui du dialogue », a plaidé M. Macron.

Le premier ministre, Edouard Philippe, devait arriver lundi matin sur le territoire pour rencontrer les responsables des principales forces politiques et engager un processus de discussion sur l’après-référendum.

Le résultat de ce scrutin n’en met pas moins en évidence les profonds clivages politiques et sociologiques qui fracturent la société calédonienne. Dans la province sud, où se concentrent l’essentiel de la population et des richesses, avec des inégalités très marquées, le non recueille 73,7 %. A Nouméa même, la « capitale », il atteint 80,5 %.

En revanche, le oui est largement majoritaire dans la province nord (75,8 %) et dans les îles Loyauté (82,2 %). Néanmoins, dans ces îles, la participation plus faible (58,9 %) montre qu’une partie de la population mélanésienne, bien que se revendiquant indépendantiste, n’a pas nécessairement voté pour l’indépendance.

Ces clivages toujours aussi marqués entre les provinces, selon les quartiers dans le Grand Nouméa, dressent une sorte de plafond de verre du vote indépendantiste. Grâce, entre autres, à la campagne unitaire menée par les deux composantes indépendantistes représentées au Congrès (FLNKS-Union calédonienne et Union nationale pour l’indépendance), elles ont réussi à mobiliser une partie de leur électorat qui, jusque-là, désertait plutôt le chemin des urnes.

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Retrouvez également l'analyse du Salon Beige sur le sujet :

https://www.lesalonbeige.fr/et-sil-fallait-24-ans-de-presence-aux-immigres-naturalises-pour-pouvoir-voter/