Déjà fragilisé avant la pandémie, Renault joue désormais sa survie

Source [Le Figaro]  Le constructeur automobile subit l’épidémie de plein fouet et a déjà brûlé 5 milliards d’euros de cash au premier trimestre 2020.

Renault est-il si mal en point qu’il doive être perfusé d’un prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros et subir une cure d’amaigrissement de 2 milliards d’euros d’économies d’ici à 2022? Après deux mois de black-out industriel et commercial, le diagnostic, déjà peu favorable avant la crise du Covid-19, est devenu plus réservé. Au premier trimestre 2020, Renault a brûlé 5 milliards d’euros de cash.

Déjà, lors de la présentation des résultats de l’année 2019, mi-février, le bilan de santé du Losange n’apparaissait pas brillant: une perte nette de 141 millions d’euros, après dix ans dans le vert. Les ventes du groupe ont reculé de 3,4 % l’an passé, à 3,75 millions de véhicules. Quant au chiffre d’affaires, il a baissé de 3,3 %, à 55,53 milliards d’euros. La marge opérationnelle est passée de 6,3 % à 4,8 %, perdant 950 millions d’euros. Et pour ne rien arranger l’allié Nissan (dont Renault est le premier actionnaire avec 43 %), qui lui avait apporté en 2018 un dividende de 1,5 milliard d’euros, ne lui a offert en 2019 que 242 millions. Cette situation avait dès lors conduit les dirigeants du groupe à annoncer un plan d’économies «sans tabou» - selon les mots de Clotilde Delbos, la directrice générale - de deux milliards d’euros. Un plan dont les premiers détails seront dévoilés jeudi 28 mai aux organisations syndicales et le lendemain à la presse.

Les grands concurrents de Renault sont, eux aussi, confrontés aux conséquences de la crise sanitaire avec une trésorerie à sec et font face à des défis technologiques coûteux liés à la montée en puissance de l’électrique, de l’hybride et de l’hydrogène.

Mais Renault a en plus la particularité de se devoir se remettre de la crise qui a suivi l’arrestation de Carlos Ghosn fin 2018. Cet événement a provoqué un séisme non seulement au sein de Renault, mais aussi dans ses relations avec ses partenaires de l’Alliance, dont Nissan en premier chef que présidait Carlos Ghosn. Depuis, les dirigeants du groupe et de l’Alliance assurent que les planètes s’alignent pour redynamiser la coopération entre Renault, Nissan et Mitsubishi.

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