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Les Traîtres

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Les Traîtres
  • Auteur : Ivan Rioufol
  • Editeur :
  • Année : 2020
  • Nombre de pages : 180
  • Prix : 18,00 €

Ivan Rioufol analyse la crise de civilisation qu'a inaugurée la révolte des Gilets Jaunes et accuse le pouvoir d'avoir trahi son peuple au nom d'un prétendu "vivre ensemble". Jusqu'où s'étend la trahison ?  Depuis quand perdure-t-elle ? Quelle bombe à retardement dissimule-t-elle ? Un ouvrage capital."

La nouvelle Révolution française, amorcée avec les Gilets jaunes, s’est placée sous le signe du conservatisme de la nation, de ses régions, de ses bourgs et de ses villages. C’est la France bousillée qu’il s’agit de remettre debout, à l’image symbolique de Notre-Dame de Paris, défigurée le 15 avril 2019 par un inexplicable et monstrueux incendie, dont les autorités se sont empressées d’exclure la piste criminelle. 

Mais le premier crime de l’État est d’avoir rendu possible, par abandon et négligence, un départ de feu au milieu de cette forêt de poutres millénaires. Nombreux ont été ceux qui ont vu, dans la cathédrale enflammée, le symbole infernal d’une France elle aussi fragilisée par trop d’indifférences à son histoire, à son peuple, à son âme.

La nouvelle modernité n’est pas En Marche, dans un bougisme mécanique. Elle est réactive. La nouvelle modernité est réactionnaire, dans le sens où elle invite à des réactions politiques, à des ruptures avec un système qui ne fonctionne plus, sinon pour créer davantage d’injustices.

L’opinion est prête: une enquête Fondapol- OpinionWay-le Figaro, publiée en octobre 2019, révèle que trois Français sur quatre sont tentés par un vote antisystème en 2022. Un sondage IFOP (octobre 2019) montre que 78% des Français estiment que la laïcité est en danger, menacée par l’islam jugé (à 61 %) incompatible avec les valeurs de la société française. Le populisme, cet épouvantail brandi par les chiens de garde de la macrocrature, n’effraie pas l’électeur. Mieux : il aimante ceux qui ont tout essayé.

Lorsque des Français en viennent à dire, de plus en plus souvent, qu’ils se sentent étrangers dans leur pays, ces Indésirables soulèvent un scandale dont s’accommode la Macronie moderniste : elle ne juge le bien-être collectif qu’à travers les chiffres de l’économie et les statistiques

C’est ce que soutient le président quand, en 2017, il dévoile son projet de société : « La force de notre économie, quand nous l’aurons pleinement retrouvée, c’est le socle même de notre projet de société. »

Eh bien, non ! L’économie ne fait pas un programme suffisant, car l’argent n’est pas tout. Surtout quand les caisses de l’État sont vides. D’ailleurs, il n’a pas réussi à acheter la paix des Gilets jaunes, même à crédit. Leur sentiment d’exclusion, qui est aisément partagé, attend d’autres réponses, autrement plus ambitieuses et élevées.

Cette révolution conservatrice 2.0., portée par la société civile et les réseaux sociaux, a tous les ingrédients d’une idée universelle. Ses objectifs n’ont rien à voir avec les caricatures entretenues par ceux qui se persuadent que tout ce qui est nouveau est admirable ; que la nostalgie, forcément « réac », doit entrer dans le vocabulaire interdit par la caste. Leur religion de la diversité a abouti à l’absurde défense d’un monde identique, où chaque peuple est indifféremment remplaçable puisque les hommes, c’est écrit, sont égaux entre eux.

Comment, au contraire, ne pas voir l’urgence à protéger non seulement la nature et ses espèces – les écologistes sont des conservateurs qui s’ignorent – mais aussi les cultures, les nations, les peuples, les identités, les familles et les enfants qui y naissent ? La patrie, littéralement le pays des pères, est intimement liée à la filiation. Ce monde, qui pense la limite et la protection, est en opposition frontale avec le relativisme désabusé hérité de Mai 68 et son individualisme égoïste."


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