Ces auteurs dans l'air du temps dont s'inspirent les politiques

Source [Marianne] Fourquet, Guilluy, Sainte-Marie...“Archipel français”, “France périphérique”, “bloc élitaire”… Les élus s’emparent de ces concepts faussement simples, quitte à parfois les détourner.

Rassurez-vous, cet article ne part pas du postulat que nos responsables politiques dévorent des livres. La pratique la plus répandue dans le milieu consiste plutôt à avaler de courtes fiches de lecture, pondues par des collaborateurs chargés de résumer à grand trait ce qu’« il faut » avoir lu récemment, histoire de le ressortir opportunément dans un discours ou une interview. Reste que, ces dernières années, quelques concepts ont émergé de la grande masse des analyses qui peuplent les rayons politique des librairies. Au point que nos dirigeants s’en sont emparés, que ce soit pour les valider, les réfuter ou les interpréter de la manière la plus à leur avantage possible. Nous avons retenu trois ouvrages marquants

“La France périphérique” : l’annonce des “gilets jaunes”

Emmanuel Macron lui-même utilise parfois l’expression. Dans un entretien à BFMTV, le 22 novembre dernier, il a défini le mouvement des « gilets jaunes » comme « ce réveil d’une France que certains ont appelé périphérique ». Même si « je n’aime pas ce terme », a aussitôt ajouté le chef de l’Etat… L’expression a pourtant fait florès, surtout en plein bouillonnement des « gilets jaunes ». De nombreux commentateurs et politiques s’y sont raccrochés pour tenter de trouver une explication à ce mouvement, qu’ils n’avaient pas vu venir. Peut-être auraient-ils dû prendre un peu plus tôt au sérieux Christophe Guilluy, qui l’avait popularisée dès 2014 dans la France périphérique (Flammarion), l’ouvrage qui l’a rendu célèbre. Et encore, le géographe marqué à gauche ne faisait que prolonger un constat implacable effectué dès 2010 dans Fractures françaises (François Bourin Editeur) : la relégation des classes populaires dans la France périurbaine et rurale, aux portes des métropoles devenues l’apanage des gagnants de la mondialisation et des banlieues à la forte population immigrée. Guilluy dessine la détresse de ces Français hantés par le déclassement économique et l’angoisse identitaire. Et pointe le choix fait par la gauche tendance PS-Terra Nova de les sacrifier au profit des urbains et des minorités.

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