Le salut dans l’horizontalité ?

Source [Contrepoints] La difficile réconciliation de l’horizontalité et de la verticalité est au centre de la crise de la démocratie française.

La rentrée politique se fait sous le signe de l’horizontalité, nouveau mot d’ordre et désormais cœur du discours de la méthode du président de la République échaudé par la crise des Gilets jaunesJupiter philosophe qui dissertait volontiers sur l’envie supposée d’« héroïsme politique »  des citoyens en appelle dorénavant à la « bienveillance » et à l’ « humilité » du pouvoir, conscient que, selon ses propres termes, « dans la méthode il faut réussir à inclure davantage les Françaises et les Français ». Les politologues diraient qu’un vent de deuxième gauche souffle sur la majorité présidentielle. Virage politique et stratégique ? Opération de communication ? L’avenir le dira.

Quoi qu’il en soit, la difficile réconciliation de l’horizontalité et de la verticalité qui fragilise le fonctionnement de la démocratie française mais également celui de la société – on pourrait faire la même analyse s’agissant de l’école – est au centre de la crise de l’autorité qui est d’abord celle de sa légitimité.

Le premier acte du quinquennat s’est caractérisé par la verticalité d’un pouvoir fort de son succès à l’élection présidentielle – un succès pourtant en trompe-l’œil avec plus de 25 % d’abstention au second tour – et surtout de l’effacement des oppositions politiques et syndicales. Emmanuel Macron a alors cru qu’il avait un blanc-seing pour réformer le pays en s’appuyant sur le despotisme éclairé d’une technocratie dont son entrée à l’Élysée paraissait signifier le triomphe. Il l’a cru d’autant plus que ni la CGT, ni la France insoumise, en dépit des annonces répétées par Mélenchon au printemps 2018 d’un nouveau 1789, puis d’un nouveau mai 1968, sans oublier l’éternelle invocation révolutionnaire du « grand soir », n’ont empêché l’adoption de la loi travail ni la réforme de la SNCF.

Mais, fait significatif, la verticalité présidentielle a été mise en échec par les Gilets jaunes, un mouvement spontané issu de la société, en dehors des structures politiques et syndicales. Les oubliés se rappelaient brutalement au souvenir d’un pouvoir qui les avaient négligés puis dédaignés et enfin méprisés par la bouche de l’ineffable Griveaux parlant de la « France qui fume des clopes et roule au diesel » (sic) -. Que demandaient donc ces Français ? Qu’on ne décide pas sans eux de ce qui était bon pour eux ! Les « premiers de cordée » ne sauveraient donc pas la France tout seuls, il leur faudrait encore compter avec les occupants des ronds-points.

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