Darmanin et les restaurants à 200 euros : "qu'ils mangent de la brioche", version 2018

Dans un grand mouvement de compassion populaire, Gérald Darmanin, s'est plaint hier dans un discours à la Sorbonne de la difficulté qu'il y a à aller au restaurant à Paris pour moins de 200 euros à deux. Depuis le ticket de métro de NKM à 4 euros, cela faisait longtemps que l'on n'avait pas eu un tel exemple de mufflerie socio-politique et de déconnexion. Voilà qui va donner de quoi faire bouillir la marmite des Gilets Jaunes.

"Voulant montrer qu'il compatit avec les "gilets jaunes", le ministre du Budget Gérald Darmanin s'est plaint ce jeudi 22 novembre qu'on ne puisse pas dîner à Paris... à moins de 100 euros par personne ! Difficile de démontrer plus nettement sa déconnexion de la vie du Français lambda, même parisien.

Quand il s'agit d'inventer des éléments de langage, les ministres d'Emmanuel Macron sont rarement à court d'imagination… quitte à tomber dans la bourde. La dernière comparaison tentée par Gérald Darmanin au sujet des gilets jaunes appartient sans conteste à la catégorie des casse-gueule. Alors qu'il tentait de faire preuve d'empathie à l'égard du mouvement, ce jeudi 22 novembre, l'ancien maire de Tourcoing a mis en balance le niveau de vie de ces Français en colère avec le montant des additions dans les restaurants de Paris. Ainsi, selon le ministre des Comptes publics, il est impossible de s'offrir un plaisir culinaire dans la capitale sans avoir déboursé... au moins 100 euros par personne. Et encore, précise-t-il, sans le vin. Ça fait cher le steak-frites !

Gérald Darmanin se trouvait à la Sorbonne pour assister à la treizième édition des Etats de la France, un rendez-vous annuel d'investisseurs étrangers. Il a expliqué à son auditoire que le gouvernement devait s'efforcer de comprendre la colère des "gilets jaunes", afin d’éviter un "Brexit intérieur", c'est-à-dire une rupture définitive entre les classes sociales les plus défavorisées et les couches supérieures. Son raisonnement ? Les inégalités de revenus sont criantes en France, si bien que les plus modestes accumulent un certain ressentiment.

C'est alors que le ministre s'est lancé, comme le rapporte l'AFP, dans sa comparaison entre le revenu des Français pauvres et le prix des restos parisiens : "Nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer, mais entendre et comprendre, ce que c'est de vivre avec 950 euros par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros, lorsque vous invitez quelqu'un et que vous ne prenez pas de vin". 

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