Mouvement rural de la jeunesse chrétienne : dérapage et recadrage

source[Liberté politique]Le MRJC (Mouvement rural de la jeunesse chrétienne) s'est permis, le 19 janvier, un communiqué d'une rare violence pour affirmer sa volonté de se désolidariser de la Marche Pour la Vie, accusée de véhiculer des messages de "culpabilisation, d'intolérance, et de haine". On a pu apprécier leur sens de la nuance.

Leur motivation ? "Ne pas imposer une manière de penser à la foi" au nom de "l'ouverture". Au passage, le MRJC promeut une défense "des sexualités" : on préfère ne pas se demander ce que recouvre le pluriel dans ce cas précis. De la tolérance au relativisme religieux et moral, une démarche hélas bien connue.

Il faut toutefois se réjouir de ce que cette déclaration n'est pas restée lettre morte et a fait l'objet de plusieurs recadrages. De la part du porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France, qui a immédiatement, sur Twitter, demandé le retrait d'un texte contraire à l'enseignement de l'Eglise. De la part également de Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, qui a écrit au secrétaire du MRJC en mettant en copie tous les évêques de France dans des termes courageux :
"Le respect de toute vie humaine de sa conception à sa fin naturelle n’est pas une option, un choix, une opinion parmi d’autres. Pour toute personne qui a le sens de la vie ce respect est inconditionnel. 
Des non-chrétiens eux-mêmes refusent de pratiquer ou de faire pratiquer une IVG. Ce n’est donc pas d’abord une question de religion mais une question d’humanité. Par ailleurs vos propos semblent mettre cet acte du même côté que le soin. Il n’en est rien. L’IVG est un acte grave qui tue un enfant et blesse à jamais une femme."

Même le journal La Croix s'est fait le relais de la polémique, en rappelant (certes par l'interrogative), que la condamnation de l'IVG fait partie de ces principes non négociables : https://www.la-croix.com/Journal/IVG-MRJC-enfreint-principe-non-negociable-2018-01-23-1100907952

La cohérence ultime aurait voulu que davantage de représentants de la CEF s'engagent, par leur présence physique, aux côtés des marcheurs pour la vie, pour soutenir avec plus de vigueur leur réaction énergique et bienvenue sur la toile et les réseaux sociaux. La prochaine fois sera-t-elle la bonne ?