Le débat télévisé d’hier soir semble avoir généré une assez grande frustration chez les téléspectateurs. Un Macron glacial, professoral, arrogant, donneur de leçons, coupant sans arrêt son interlocutrice, sûr de lui et dominateur. Une Marine souvent hésitante, encaissant de nombreux coups sans répondre, n’arrivant pas à développer son programme, s’embrouillant parfois dans ses réponses ou commentaires. En complément de ce qu’ont pu dire depuis hier soir maints commentateurs, les points suivants méritent sans doute d’être soulignés :

-         Macron a fait du mensonge son arme principale du débat. Comment ose-t-il affirmer qu’il n’a aucune responsabilité dans le bilan catastrophique de ce quinquennat, alors qu’il a été aux manettes pendant cinq ans ? Comment peut-il annoncer avec une assurance inébranlable qu’il fera, alors qu’il n’a rien fait ? Comment peut-il masquer à ce point la vérité sur ses relations étroites avec le monde islamique qui le soutient massivement ? Comment ose-t-il proclamer son respect pour les électeurs de Marine, qu’il méprise par tous les pores de sa peau ? Comment peut-il ignorer, ou feindre d’ignorer que la crise financière qui se prépare risque d’aboutir à l’éclatement de la zone euro ? Comment ose-t-il dire, lui, le serviteur zélé des plus grandes entreprises et du Medef, qu’il s’intéresse aux petites entreprises ? Pourquoi n’a-t-il pas prononcé une seule fois le mot « immigration », dont chacun sait qu’il est aujourd’hui le principal problème de la France ? Comment annoncer 60 milliards d’économies à la fin du quinquennat sans en donner le moindre contenu ? Comment oser affirmer que les forces de l’ordre pourront verbaliser sans problème les petits voyous, quand chacun sait que cela est strictement impossible aujourd’hui, notamment dans les zones de non-droit ?

Macron a beaucoup menti, mais avec une glaciale brillance, et ses mensonges à répétition sont probablement passés comme une lettre à la poste pour beaucoup de téléspectateurs.

-         Marine n’a développé que très partiellement son programme. Lorsqu’elle a prononcé l’expression « référendum d’initiative populaire », mesure clé de son programme puisqu’elle redonne la parole aux Français, son interlocuteur l’a coupée et elle n’y est pas revenue… Le problème de l’immigration, devenue une véritable invasion qui désormais affole les Français, et sur lequel son programme est précis, n’a pas été débattu. Le débat sur la famille, point sur lequel les propositions de Marine sont infiniment supérieures à celles de Macron, n’a pas eu lieu. Les problèmes de la liberté d’enseignement scolaire, d’abrogation de la loi Taubira, de la liberté d’expression actuellement bafouée, de la dictature médiatique n’ont pas été évoqués. Face à un Macron offensif, manquant totalement d’éducation vis-à-vis de son interlocutrice, Marine n’a pas su s’imposer, et a laissé s’instaurer un climat surréaliste dans lequel son interlocuteur apparaissait comme un homme neuf, alors qu’il fut pendant tout le quinquennat le praticien vieilli des combines socialistes les plus anciennes.

De tout cela, il résulte que la perplexité des Français est encore plus grande aujourd’hui qu’hier. Pourtant, une pièce de théâtre de deux heures et demi ne doit pas occulter la réalité du combat politique décisif qui se joue aujourd’hui pour l’avenir de la France : l’élection de dimanche prochain va bien consister à choisir entre le rétablissement d’une France libre et souveraine, ou la création d’une région de l’Europe ayant perdu son âme.

 

François Billot de Lochner,

président de la Fondation de Service politique,

de Liberté politique et de France Audace.