L’Assemblée nationale a donc adopté le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe. Ce vote, acquis au terme d’un processus précipité, encadré symboliquement par un millier de policiers casqués, témoigne de l’aveuglement idéologique d’un pouvoir socialiste qui a perdu toute sagesse politique.

Là où la paix sociale commandait le dialogue et le respect des personnes, le gouvernement a choisi le passage en force et le mensonge : mensonge sur l’homme, nié dans sa différence fondatrice, mensonge sur le mariage, falsifié dans son principe, mensonge aux enfants qui seront privés ou d’un père ou d’une mère, mensonge aux Français privés de débat à hauteur de l’enjeu, mensonges policiers sur la réalité de la contestation populaire…

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C’est la société tout entière qui en paiera le prix, avec en premier lieu les enfants livrés au caprice de quelques-uns, mais aussi les personnes homosexuelles, instrumentalisées au bénéfice d’un travail de sape continu contre la famille.

Ce texte est injuste, ce texte est illégitime. Quand un Parlement aux ordres s’arroge le droit de briser les repères les plus structurants de la société, ceux-là mêmes qui devraient échapper à l’État pour garantir les libertés humaines, il signe la trahison de la politique. Pour cette raison, cette loi n’engage pas la conscience : elle n’est pas une loi.

C’est sans doute pour cela que les socialistes et leurs alliés ont provoqué un électrochoc inattendu. La génération 68 a creusé sa tombe. Après 45 ans de « gauchisme culturel » (Jean-Pierre Le Goff), une autre génération se lève qui pressent que l’État ne peut plus tout se permettre. La politique ne peut pas toucher la matrice de la vie et de la liberté. Car le mariage n’est pas une institution comme une autre : c’est le lieu fondateur de la société humaine, où s’affirme la personne dans le mystère fécond de sa liberté et de sa dépendance.

Il n’est pas indifférent que l’âme de la résistance vienne aujourd’hui de jeunes gens vivant à l’âge de l’amour qui s’engage. Le mariage gay n’est rien d’autre pour eux que le symbole du narcissisme d’une société vieillie, égoïste, repliée sur ses caprices. C’est pourquoi leur résistance se vit comme un don de soi. Elle est aussi culturelle que politique, et sans naïveté. La résistance d’aujourd’hui n’est pas dialectique, violente, ou bêtement politicienne. Elle range le rapport de forces au rang des vieilleries marxistes, aussi mortifères qu’inefficaces. Elle puise aux forces de l’amour, de la paix, avec la puissance irrépressible de la conscience.

Nous sommes dans le temps de l’espérance et de la reconstruction. Ce temps sera long et difficile, mais il ne s’arrêtera pas.

François Billot de Lochner
Philippe de Saint-Germain

 

 

Photo : © LMPT-Bonnafont/Liberté politique

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