L'Église catholique a refusé d'accorder à Piergiorgio Welby des funérailles religieuses parce qu'il avait demandé "publiquement et de façon répétée sa volonté de mettre fin à sa propre vie" affirme l'abbé Stéphane Seminchx, dans la Libre Belgique, et qu'il avait médiatisé la demande de dépénalisation de l'euthanasie.

Cette demande est contraire à la doctrine catholique, car réclamer la mort de façon consciente et éclairée, "c'est la prétention de se faire soi-même l'arbitre de la vie et de la mort", estime l'Église catholique [1].

Dans le cas de suicide, les personnes suicidées peuvent avoir des funérailles catholiques car leur geste suicidaire correspond à des situations de dépression, de grande solitude plutôt qu'à leur volonté propre.

P. Welby est paru comme un malade "sûr et déterminé" demandant publiquement l'euthanasie pour lui en vue qu'elle soit autorisée au niveau national. L'abbé Stéphane Seminchx, docteur en théologie et en médecine, se demande si l'instrumentalisation par des groupes de pression pro-euthanasie de P. Welby et la médiatisation de cette affaire n'ont pas conduit à donner de lui une image erronée. Quoiqu'il en soit l'image publique d'un homme déterminé à demander la mort demeure. Pour l'Église, accepter des funérailles publiques de P. Welby devenu symbole de la cause pro-euthanasie, était incohérent par rapport à ces positions sur l'euthanasie et injuste pour les nombreux malades qui "refusent et ont refusé de s'ériger en arbitre pour la vie".

L'abbé Seminchx rappelle qu'en morale, ce n'est pas tant le résultat qui importe mais l'intention première, le "ce qu'on veut faire". Ainsi un médecin qui pour soulager la douleur d'un malade lui injecte un produit entraînant, contre son gré, la mort du patient agit bien sur le plan moral à la différence de celui qui par le même geste cherche à tuer son patient.

© genethique.org, avec son aimable autorisation. Source : La Libre Belgique, 9 janvier 2007.

[1] En outre, on sait depuis que la famille de Welby n'était pas chrétienne, revendiquait sa non-croyance (Nous ne sommes pas chrétiens a déclaré sa femme, comme l'a relevé Patrice de Plunkett sur son blog), de telle sorte que la demande de funérailles catholiques relevait de la revendication politique et de l'instrumentalisation de l'Église (Ndlr).

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