Otan : Trump fait plier l'Europe avant sa rencontre avec Poutine

Source [Le Figaro] Un second coup de gueule contre l'insuffisance des dépenses militaires européennes a poussé Emmanuel Macron et Angela Merkel à admettre que le président américain n'avait pas tout à fait tort et de lui répondre par des actes.

Donald Trump défie les usages, mais il est moins imprévisible qu'obstiné. Un second coup de gueule contre l'insuffisance des dépenses militaires européennes a poussé Emmanuel Macron et Angela Merkel à admettre que le chef de la Maison-Blanche n'a pas tout à fait tort et qu'il est temps de lui répondre par des actes.

Le sommet de l'Otan, rythmé par les tweets et les invectives du président américain, a fini comme il avait commencé: une longue tirade américaine, à huis clos cette fois, et directement adressée «à toi, Angela!». L'auteur a reconnu plus tard que «ce fut un peu raide. […] Je leur ai fait comprendre que j'étais vraiment fâché» de l'incapacité de l'Allemagne et de quelques autres à relever leurs crédits militaires à 2 % du PIB comme promis.

Le conclave annuel de l'Alliance atlantique a vu le télescopage des deux univers, comme lors du G7 au Québec, le mois dernier. D'un côté, la sphère de la diplomatie européenne, policée et soucieuse d'arrondir les angles jusqu'à travestir la réalité. Le président Macron s'y est laissé piéger jeudi matin en décrivant pour la presse «une atmosphère apaisée», à l'heure précise où l'Américain rechargeait son fusil. Et de l'autre côté, le monde chaotique et brutal de Donald Trump avec ses à-peu-près, ses raccourcis, ses anathèmes et le paradigme de «l'Amérique d'abord». Une fois de plus, il a accusé l'Allemagne, symbole de réussite dans l'UE, de prospérer aux crochets du Pentagone et du contribuable américain.

Le résultat est une avancée pour la Maison-Blanche, même si beaucoup d'alliés s'inquiètent de l'instabilité chronique engendrée par le «commandant en chef» face à Vladimir Poutine, qu'il doit rencontrer lundi à Helsinki. On peut douter des «immenses progrès» que Trump a salués à l'heure du départ. Les alliés n'ont même pas relevé sa demande renversante de porter les crédits militaires à… 4 % du PIB.

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