La France terre de mission pour les vocations !

Source [L'Homme Nouveau] Souvenez-vous : le 1er juin 1981, le Pape Jean-Paul II, lors de sa venue au Bourget, nous posait cette question : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ». Trente-huit ans plus tard, cette question résonne de nouveau lors des ordinations sacerdotales.

 

Les chiffres clés 

Ils viennent d’être communiqués par la Conférence des Évêques de France : cette année, il y a une ordination de plus qu’en 2018, soit 126. En 2000, il y avait 142 ordinations et en 2010, 96. Certes, rien à voir avec les ordinations des années quarante (plus de 1 000 prêtres) et 60 (plus de 600). Depuis les années soixante-dix le nombre de prêtres ordonnés est passé sous la barre des 200. L’année noire serait l’année 2010. Les experts diront qu’il faut regarder d’autres chiffres, comme celui du nombre de séminaristes en formation pour mieux apprécier la situation des vocations. En 2000, justement, ils étaient 976 séminaristes et 732 en 2010. Aujourd’hui, ils sont 850, en croissance. Dans l’hexagone, les évêques ne regardent pas ces chiffres à la loupe, tant la disparité entre les diocèses est grande. Certains diocèses vivent réellement un renouveau, comme celui de Versailles (qui vient d’ordonner neuf prêtres), alors que près d’une cinquantaine de diocèses n’auront pas d’ordination ou seulement une, cette année. La crise des vocations perdure.

Dans le sud-est, à Toulon, Mgr Rey ordonnera en tout six nouveaux prêtres. En rouvrant le séminaire de La Castille, Mgr Madec a légué à son successeur, en 2000, un très bel héritage. Les talents ont été multipliés, comme l’explique Mgr Rey : « Le séminaire de La Castille compte environ 70 jeunes hommes ; il faut compter également une quinzaine de candidats au séminaire Redemptoris Mater à La Seyne-sur-mer, destinés eux aussi à être incardinés dans le diocèse. Il est bien évident que pour développer une pastorale vocationnelle il faut utiliser tous les leviers. Elle se développe à l’intérieur d’une pastorale des jeunes dynamique, formatrice dont les priorités sont de présenter le sacerdoce comme une voie de sainteté ; en osant interpeller et appeler ; en offrant des lieux qui donnent envie de suivre le Christ ; en accompagnant les jeunes dans la durée ; en proposant différentes façons de vivre la vocation presbytérale. »

L’actualité sur les ordinations sacerdotales pose en creux la question du nombre de prêtres, de la formation des séminaristes, de la foi et de la pratique religieuse en France. La fille aînée de l’Église, qui ne regagnera pas de sitôt ses 50 000 prêtres des années quarante (ils sont aujourd’hui plus de 14 000), est devenue une terre de mission.

 

La Communauté Saint Martin : un baume pour l’Église 

Au nord d’Angers, à 90 km, se trouve le village d’Évron où la Communauté Saint Martin s’est installée depuis 2014. Elle ordonne cette année 9 nouveaux prêtres et 11 diacres en vue du sacerdoce. Elle forme une centaine de séminaristes et compte 115 prêtres et diacres. Elle est présente dans une vingtaine de diocèses, dont celui d’Angers et de Meaux (lire notre encadré sur les ordinations de Meaux). Une cinquantaine de diocèses ont fait appel à ses services pour leur confier des paroisses. 

À Nanterre, Mgr Rougé, vient d’ordonner ses trois premiers prêtres. Il en est encore, visiblement, marqué : « Pour la première fois, entouré des prêtres de mon diocèse, j’ai dit la prière consécratoire, j’ai consacré leurs mains avec le saint chrême… Tout cela a été extraordinaire ». Il est conscient que sa mission commence : « Je compte m’investir fortement avec une équipe élargie qui va relancer la pastorale des vocations à la rentrée. »

 

Des séminaires en mal de séminaristes 

C’est le vrai sujet : comment pallier le manque de vocations de ces diocèses qui ont de moins en moins de séminaristes en formation ? Forte population oblige, l’Ile-de-France concentre à elle seule ¼ des séminaristes de l’hexagone. Le diocèse de Bordeaux, de son côté, faute d’un nombre de séminaristes suffisant, a dû fermer son séminaire, comme celui de Lille. Dans le sud, à Montauban, Mgr Ginoux a ordonné en début d’année un prêtre pour le Burundi. Un seul séminariste est en formation pour son diocèse : « nous faisons ce que nous pouvons », dit-il, exprimant ainsi son désarroi. Dans le diocèse d’Angers, Mgr Delmas est mieux loti : « depuis 3 ans, il y a, en moyenne, deux ordinations par an. Quant à nos séminaristes, ils ne sont plus que deux à la suite des ordinations de cette année, où j’ai ordonné un prêtre et deux diacres. » 

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